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La politique de réduction à zéro des exportations pétrolières iraniennes butent à l'impasse

US Rep. Ilhan Omar (D-MN) (L) talks with Speaker of the House Nancy Pelosi (D-CA) during a rally with fellow Democrats before voting on H.R. 1, or the People Act, on the East Steps of the US Capitol on March 08, 2019 in Washington, DC. (AFP photo)
Iran/pétrole: la marche arrière des USA. (Photo d'illustration)

Les États-Unis ont fini par se retirer de la politique de réduire à zéro des exportations pétrolières iraniennes en acceptant d’accorder des dérogations [aux sanctions] aux pays qui voulaient importer du pétrole en provenance d’Iran. Ils ont demandé une réduction de plus de 20 % des importations du brut iranien, chiffre supérieur à ce qu’ils avaient envisagé pour la période entre 2013-2015. Les analystes qualifient pourtant cette nouvelle décision américaine de retrait de leurs précédentes positions envers l’Iran.

Le secrétaire américain au Trésor Steven Mnuchin, a déclaré dimanche, lors d’une interview accordée à Reuters que les pays qui veulent acheter du pétrole à l’Iran devaient réduire leurs importations de plus de 20 %, par rapport à ce qui avait été envisagé entre 2013 et 2015, pour qu’ils puissent ainsi bénéficier des dérogations américaines.

« En accordant des droits dérogatoires, nous attendons que les clients du pétrole iranien réduisent de beaucoup leurs importations », a dit Mnuchin.

Le ministre américain a évoqué les impacts des sanctions imposées à l’Iran sur les cours du brut en affirmant que les prix du pétrole avaient déjà augmenté : « Le marché du pétrole a anticipé les réductions. Je pense que cela a, déjà, influé les prix du pétrole. »

« Je ne pense pas que nous arriverons à zéro en novembre, mais je pense que nous finirons par atteindre zéro », a-t-il déclaré, prétendant que des réductions très importantes ont déjà été réalisées dans les exportations iraniennes.

L’administration américaine s’est retirée, en mai dernier, du Plan global d’action conjoint (PGAC) et réimpose unilatéralement des sanctions à l’Iran et aux clients du brut iranien après le 4 novembre.

À lire aussi: L’incontrôlable « addiction aux sanctions » des USA

L'Iran a déclaré à maintes reprises qu'il avait respecté l'accord sur le nucléaire en 2015 et estime que les nouvelles sanctions américaines sont aussi non avenues et illégales que les précédentes et elles témoignent du mépris que Washington affiche pour les mécanismes juridiques internationaux.

L’Iran affirme pouvoir protéger son économie face aux sanctions américaines ; Mnuchin prétend, pourtant, que ces sanctions porteraient un grand préjudice à l’économie iranienne dans la mesure où de grandes entreprises iraient quitter le marché iranien par crainte de représailles de la part des États-Unis.

Mnuchin a déclaré que le Trésor américain était en négociations avec le SWIFT, qui facilite la majeure partie des transactions monétaires transfrontalières dans le monde, pour le convaincre de déconnecter l’Iran de ce réseau.

Les États-Unis, qui ne détiennent pas la majorité des membres du conseil d’administration de SWIFT, font pression sur le SWIFT pour qu’il expulse l’Iran du système. Mnuchin a refusé de donner des détails sur les entretiens avec les dirigeants de SWIFT.

Les pays européens ne souhaitent absolument pas se priver des bénéfices de leurs coopérations avec l’Iran. Ils ont déjà connu d’importantes pertes après le retrait de quelques-uns de leurs grandes entreprises d’Iran par peur des sanctions américaines et ils ne veulent pas perdre davantage. D’où leurs efforts pour trouver des mesures permettant de protéger leurs entreprises en Iran.

Parmi d’autres, ils ont pensé à un système de type SWIFT, indépendant de Washington, qui permettrait à l’Europe de continuer à échanger avec l’Iran sans s’exposer aux sanctions américaines.

Le ministre allemand des Affaires étrangères Heiko Maas a préconisé, en août, le lancement d’un Fonds monétaire européen pour faire face aux sanctions unilatérales des États-Unis.

Au printemps, Paris avait, lui aussi, exposé cette idée par la voix de son ministre de l’Économie et des Finances, Bruno Le Maire.

L’objectif d’un tel système serait de pouvoir garantir le financement de certains flux commerciaux sans avoir à passer par le SWIFT qui pourrait refuser des transactions à cause de ses activités aux États-Unis. Avec un « Swift européen », les entreprises européennes pourraient continuer d’opérer en Iran sans craindre les sanctions de Washington.

Malgré toutes les sanctions américaines, l’Iran continue d’exporter son pétrole. Les dernières données disponibles affirment que l’Iran a exporté beaucoup plus de pétrole et vers beaucoup plus de destinations que les médias l’avaient laissé croire.

Outre son pétrole, qui a toujours ses clients, l’Iran reste encore un terrain d’investissement propice pour tous les pays aussi bien européens qu’asiatiques et africains. Nombreux sont les projets commerciaux et énergétiques qui ont été signés et mis en place, après les sanctions américaines.

 

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SOURCE: FRENCH PRESS TV