La Jordanie a annoncé ce dimanche 21 octobre qu’elle ne renouvellerait pas un accord datant de 1994 selon lequel Israël jouissait de certains droits dans les territoires jordaniens, a annoncé l’agence de presse officielle du pays.
En vertu d’un traité signé le 26 octobre 1994 entre le régime israélien et la Jordanie, Tel-Aviv avait le droit d’exploiter les terres privées à Baqoura, dans le nord-ouest du royaume, et à Ghoumar, au sud, pendant une période de 25 ans, renouvelable automatiquement à moins que l’une des parties ne notifie à l’autre, un an avant l’expiration, sa volonté de mettre fin à l’accord relatif à ces terres.
« Nous avons informé Israël que nous mettrons fin à l’application des annexes du traité de paix concernant Baqoura et Ghoumar », a affirmé le roi Abdallah II cité par l’agence officielle Petra, soulignant que « Baqoura et Ghoumar sont des terres jordaniennes et resteront jordaniennes ».
Le roi Abdallah II, qui subit de plus en plus de pressions de la part du public pour mettre fin aux accords avec Israël, a déclaré à de hauts responsables politiques que le royaume voulait exercer sa « pleine souveraineté » sur les deux régions, a ajouté la source officielle jordanienne.
Cependant, le Premier ministre israélien Benjamin Netanyahu a déclaré dimanche que Tel-Aviv allait négocier avec la Jordanie une prolongation du bail de 25 ans.
Baqoura est une zone frontalière jordanienne, de quelque 6 km², située à l’est du Jourdain dans la province d’Irbid (nord), tandis que Ghoumar est un secteur frontalier jordanien, de 4 km² environ, situé dans la province d’Aqaba (sud).
Ces derniers temps, Amman a adopté une politique plus indépendante sur les dossiers régionaux.
En ce qui concerne l’Affaire Khashoggi, le gouvernement jordanien a mis l’accent dans un communiqué sur la nécessité de l’enquête que l’Arabie saoudite a ouverte sur l’assassinat de l’éditorial saoudien Jamal Khashoggi, et sur l’importance de châtier les auteurs de ce crime.
La Jordanie, qui s’est récemment rapprochée du Qatar, de la Syrie et de la Turquie, avait émis auparavant un court communiqué en soutien à l’Arabie saoudite dans l’affaire Khashoggi.