Les divergences de vue entre les classes politique et militaire israéliennes sur la façon de faire face à la résistance de la bande de Gaza ne cessent de se creuser. L’armée et les appareils de sécurité du régime de Tel-Aviv pensent que l'approche adoptée face à la Résistance palestinienne vaut mieux qu’une opération militaire d’envergure. Par contre, le gouvernement de Benjamin Netanyahu, à cause de quelques empêchements dont les élections, n’ose pas dire qu’il est aussi de cet avis ; voilà pourquoi il refuse de s’exprimer.
L’analyste du journal Yediot Aharonot Ben Yeshay, a écrit que de hauts officiers et généraux israéliens ont été convaincus que l’actuelle situation prévalant dans la bande de Gaza est mieux pour Israël que le recours à l’option militaire. L’armée, le service de sécurité intérieure (Shin Bet) et le conseil des affaires politiques et sécuritaires du cabinet israélien partagent tous cet avis.
L’article de Ben Yeshay ajoute que la décision de Tel-Aviv de ne pas entrer en guerre à Gaza, encouragera certainement la Résistance palestinienne, Hamas, à poursuivre sans hésitation les manifestations le long de la bande frontalière avec Israël et à creuser des tunnels. Pourquoi ? Parce qu’elle sait très bien que l’armée israélienne n’a pas l’intention de lancer une offensive militaire à grande échelle, très coûteuse, contre Gaza.
Le Premier ministre israélien Benjamin Netanyahu et son ministre des Affaires militaires Avigdor Lieberman reprennent chaque vendredi le discours suivant: « L’heure est venue et l’armée est prête à mener une opération militaire, mais en fin de compte, ils reviennent sur leur parole et disent que « nous allons lui (Hamas) donner une dernière chance. »
Ben Yeshay qui entretient des relations solides et étroites avec les commandants de l’armée israélienne a souligné que militairement parlant, « les six mois de manifestations à la frontière de Gaza qui ont fait plus de 200 morts et des milliers de blessés côté palestinien et un seul mort côté israélien valent mieux que la mort des dizaines d’Israéliens lors d’une guerre contre Gaza ».
Pour rappel, la manifestation du vendredi 19 octobre des Gazaouis a été réprimée par les militaires israéliens qui ont recouru aux balles réelles et au gaz lacrymogène, faisant plus de 50 blessés.
Plus loin dans ses propos, l’analyste israélien a prétendu que l’Iran, le Hezbollah, la Syrie et le Liban pourraient profiter de la guerre à Gaza pour accélérer leur accès aux capacités militaires d’une part, et de l’autre effectuer des opérations militaires, juste au moment où l’armée israélienne est en train de mener une guerre dans la bande de Gaza ; autrement dit, les Israéliens craignent que la branche de la Résistance proche de l’Iran, se renforce le long de la frontière entre Gaza et Israël.
Tout au long de la semaine dernière, les dirigeants israéliens n’ont cessé de menacer la bande de Gaza d’une guerre en cas de la poursuite de la Marche du grand retour, mais sans résultat. Ces manifestations se sont déroulées, tout comme les semaines précédentes et le Hamas a annoncé que la Marche du grand retour aurait lieu chaque vendredi jusqu’à la réalisation de tous ses objectifs déclarés.
