TV

Pour tenter de sortir de la crise Khashoggi, Riyad intensifie les violences à Hudaydah

US Rep. Ilhan Omar (D-MN) (L) talks with Speaker of the House Nancy Pelosi (D-CA) during a rally with fellow Democrats before voting on H.R. 1, or the People Act, on the East Steps of the US Capitol on March 08, 2019 in Washington, DC. (AFP photo)
Les avions de chasse saoudiens bombardent la ville de Hudaydah, sur la côte ouest du Yémen. (Photo d'illustration)

L’Arabie saoudite a reconnu enfin samedi 20 octobre que le journaliste saoudien Jamal Khashoggi, dont la disparition depuis le 2 octobre avait eu un retentissement mondial, avait été tué à l’intérieur du consulat saoudien à Istanbul. Sur fond de cette nouvelle crise qui pèse lourdement sur le régime de Riyad en particulier le prince héritier Mohammed ben Salmane, la coalition d’agression saoudo-émiratie qui mène, depuis mars 2015, une guerre injuste et inhumaine contre les Yéménites, a décidé d'intensifier la bataille sur la côte ouest du Yémen, destinée à s’emparer du port stratégique de Hudaydah, c’est ce qu’a révélé le président du Comité révolutionnaire yéménite Mohammed Ali al-Houthi.

Selon la chaîne Al-Alam, le président du Comité révolutionnaire yéménite a souligné que la coalition pro-Riyad avait l’intention d’intensifier les violences sur la côte ouest pour pouvoir sortir de la crise déclenchée suite à la disparition puis l’assassinat du journaliste critique envers le régime, Jamal Khashoggi à Istanbul.

Dans un tweet, M. al-Houthi a fait allusion au meurtre de Khashoggi et écrit : « Comme Khashoggi qui a été assassiné à l’intérieur du consulat saoudien à Istanbul, la faim tuera aussi le peuple yéménite. »

Le responsable yéménite a souligné que « certainement la communauté internationale est responsable du silence observé face à la famine du peuple yéménite, créée à cause de l’offensive menée par les États-Unis, l’Arabie saoudite et les monarchies arabes ».

L'administration Trump a défendu sans vergogne le régime saoudien par rapport au meurtre de Khashoggi, illustrant ainsi sa propre criminalité et sa volonté d'utiliser des méthodes similaires contre ses opposants. Trump a avancé l’alibi de « tueurs incontrôlés » qui, selon la presse, pourrait être la version publiquement adoptée par la monarchie saoudienne, affirmant que la mort du journaliste fut causée par un interrogatoire et une opération d'extradition extraordinaire ayant mal tourné, c'est-à-dire que Khashoggi est mort sous la torture. Trump a également insisté que son gouvernement ne cesserait pas ses ventes d’armes, faisant semblant de craindre que cela nuise aux «emplois américains».

Le cynisme des autres grandes puissances impérialistes par rapport au meurtre de Khashoggi n’a rien à envier à celui de Washington. Elles souhaitent toutes préserver leurs ventes d’armes à l'Arabie saoudite et aux autres monarchies arabes de la région.

Les gouvernements des régimes arabes du golfe Persique ont tous publié des déclarations en solidarité avec la monarchie saoudienne.

Dans le même temps, la guerre du Yémen, quasiment ignorée par les médias américains et occidentaux se poursuit et cela risque de tuer des millions de personnes. La criminalité impudente du meurtre de Khashoggi est inscrite en grand dans les crimes de guerre saoudiens au Yémen, soutenus par les États-Unis, et dont le nombre de victimes innocentes se monte déjà à 50 000, alors que 113 000 enfants sont morts de faim ou de maladies évitables, comme le choléra, qui se sont propagées à cause de la destruction des infrastructures du pays.

Le manque de carburant a causé la fermeture des systèmes d'approvisionnement en eau dans la capitale, Sanaa, à Hudaydah et dans d'autres villes, laissant 2,5 millions de personnes sans accès à de l'eau potable.

La menace de famine généralisée s'est intensifiée à la suite de l'offensive menée par l'Arabie saoudite contre la ville portuaire de Hudaydah sur la mer Rouge.

70% des approvisionnements en nourriture et en carburant dont dépend la population yéménite pour survivre passent par le port de Hudaydah qui subit actuellement des bombardements continus depuis l’air, la terre et la mer. 

Dans l’une des dernières atrocités de masse, un raid aérien saoudien samedi dernier a visé des véhicules à un poste de contrôle encombré à Hudaydah. Il a frappé un bus, faisant 17 morts et 20 blessés, dont la plupart sont des  femmes et des enfants.

Cette frappe aérienne rappelle deux massacres sanglants similaires en août, au cours desquels des avions de chasse saoudiens ont frappé un autobus scolaire dans un marché bondé tuant 51 personnes dont 40 enfants ainsi qu’un camion transportant des réfugiés fuyant le siège de Hudaydah, tuant quatre femmes et 22 enfants.

Dans tous les cas, les bombes et les missiles utilisés dans ces massacres ont été fournis par les États-Unis et les pays occidentaux et les avions de chasse saoudiens qui les ont largués ont été ravitaillés en carburant par des avions américains.

On comprend maintenant le pourquoi de la position de l’administration Trump quand elle tente de fabriquer un alibi pour le régime saoudien et le prince héritier Mohammed ben Salmane dans le meurtre brutal de Jamal Khashoggi.

Partager Cet Article
SOURCE: FRENCH PRESS TV