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L'affaire Khashoggi mettra-t-elle en péril les relations Riyad/Washington?

US Rep. Ilhan Omar (D-MN) (L) talks with Speaker of the House Nancy Pelosi (D-CA) during a rally with fellow Democrats before voting on H.R. 1, or the People Act, on the East Steps of the US Capitol on March 08, 2019 in Washington, DC. (AFP photo)
Un portrait du prince héritier saoudien, Mohammed ben Salmane à Riyad. Il est accusé d’avoir commandité le meurtre de Khashoggi dans le consulat saoudien à Istanbul. ©AFP

Désormais, trois groupes ont formé un front uni pour remettre en question l’approche de l’administration Trump vis-à-vis de l’affaire Khashoggi, qui veut clore l’enquête à la va-vite. Ils demandent la traduction en justice des commanditaires de l’assassinat de ce dernier, à tête desquels le prince héritier saoudien, Mohammed ben Salmane.

Le célèbre analyste du monde arabe, Abdel Bari Atwan, s’est penché sur l’Affaire Khashoggi. Il estime que trois parties s’opposent au plan du président américain visant à disculper Ben Salmane du meurtre de Jamal Khashoggi dans le consulat saoudien à Istanbul en Turquie.

Les congressistes américains qui veulent renverser le prince héritier saoudien constituent le premier groupe. Les plus célèbres sont les sénateurs Marco Rubio et Lindsey Graham, plus vingt-deux autres députés et sénateurs américains.

Lindsey Graham a appelé mardi à des sanctions à l’encontre de l’Arabie saoudite pour la disparition et le meurtre du journaliste dissident dans le bâtiment du consulat du royaume à Istanbul ce mois-ci. Il a annoncé qu’il ne travaillerait plus avec Riyad tant que le prince héritier Mohammed ben Salmane serait au pouvoir.

« Il ne se passe rien en Arabie saoudite sans que MBS soit au courant », a déclaré M. Graham, haut responsable de la politique étrangère des républicains.

Alors qu’il a décrit l’Arabie saoudite comme « un bon allié », M. Graham a déclaré « qu’il y a une différence entre un pays et un individu. La personnalité de MBS pour moi est toxique. Il ne pourra jamais être un leader mondial sur la scène mondiale... Ce gars-là doit partir ».

La deuxième partie est la Turquie qui, en créant une vague médiatique et en dévoilant petit à petit les nouvelles preuves de l’assassinat de Khashoggi par les agents saoudiens, veut maintenir la pression sur l’Arabie saoudite. Les autorités turques estiment que le prince héritier a joué un rôle dans cette affaire, car l’équipe de Saoudiens qui aurait tué Khashoggi s’est envolée pour Istanbul à bord d’avions à réaction mis à sa disposition par le prince héritier.

Selon Atwan, le troisième groupe, ce sont les médias américains qui ont créé un front uni contre la position adoptée par l’administration Trump et insistent sur la traduction en justice de MBS et des autres commanditaires de ce crime.

Pour le journaliste arabe, ces trois parties ne seraient satisfaites que par le renversement de Mohammed ben Salmane, considéré par eux comme le principal commanditaire du meurtre de Jamal Khassoggi.

Cependant, le président des États-Unis, Donald Trump, réfléchit entre-temps à l’intervention de la famille royale saoudienne dans l’affaire afin de ne pas nuire à l’amitié avec la monarchie, ni au contrat de 110 milliards portant sur des ventes d’armes.

La disparition de Jamal Khashoggi, un des journalistes les plus connus d’Arabie saoudite et un critique notoire de la famille dirigeante, a mis à rude épreuve les liens américano-saoudiens et suscité l’indignation de la communauté internationale. M. Khashoggi a été vu pour la dernière fois dans le consulat d’Arabie saoudite à Istanbul, le 2 octobre.

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SOURCE: FRENCH PRESS TV