Le poste-frontière de Nassib (appelé Jaber en Jordanie) a été rouvert, le lundi 15 octobre, à l’issue d’un accord signé entre les deux parties syrienne et jordanienne.
L’armée régulière syrienne a repris le mois dernier le contrôle du poste-frontière de Nassib qui se trouve au sud-est de Deraa sur la frontière jordanienne.
Ce poste-frontière est appelé Jaber du côté jordanien. Avant d’être occupé par les terroristes, le poste-frontière de Nassib comptait parmi les points de passage syro-jordaniens les plus fréquentés et il permettait le transit des marchandises fabriquées en Jordanie, au Liban, en Syrie et dans plusieurs pays arabes du golfe Persique.
Hier, vendredi 19 octobre, des centaines de Jordaniens ont traversé le poste-frontière de Nassib pour passer leur week-end en Syrie.
Une longue file de voitures attendait pour traverser ce poste-frontière. Les Jordaniens à bord de ces voitures envisageaient de s’amuser et de faire des courses sur les marchés très fréquentés de la capitale syrienne.
À ce propos, Abdel Bari Atwan, célèbre analyste du monde arabe et rédacteur en chef du quotidien Rai al-Youm, réaffirme que le gouvernement syrien n’impose aucune restriction à la circulation des citoyens jordaniens bien qu’il n’apprécie pas beaucoup les positions du gouvernement de la Jordanie concernant la crise en Syrie. Mais d’autre part, la partie jordanienne soumet les citoyens syriens à des dispositifs de sécurité draconiens.
« La Jordanie et le Liban sont les premiers à tirer bénéfice de la réouverture du poste-frontière de Nassib alors qu’Israël est la partie la plus lésée. La réouverture du poste-frontière de Nassib apportera chaque année une somme de 400 millions de dollars au trésor de la Jordanie et créera des milliers d’emplois pour les chauffeurs routiers de la Jordanie. D’autre part, la Syrie aura un revenu supplémentaire de plusieurs dizaines de millions de dollars grâce aux visites effectuées par les citoyens jordaniens dans les centres touristiques de ce pays.
5 000 camions jordaniens sont déjà opérationnels et la circulation par le poste-frontière de Nassib reviendra bientôt à la normale. Lesdits camions assureront donc le transit d’une importante quantité de marchandises fabriquées au Liban vers des pays arabes du golfe Persique, ce qui permettra au gouvernement syrien d’empocher des millions de dollars grâce aux taxes qu’il va percevoir.
On n’exagère donc pas en disant qu’Israël est la partie la plus lésée, économiquement parlant, d’autant plus qu’il s’opposait toujours à la réouverture du poste-frontière Nassib, auparavant contrôlé par les groupes armés qu’il soutenait.
Politiquement parlant, c’est encore la partie israélienne qui est la plus touchée, car elle ne peut pas tolérer l’amélioration de la situation en Syrie et elle s’oppose à la levée des sanctions anti-syriennes.
Israël s’opposait à la réouverture du poste-frontière de Nassib, car beaucoup de marchandises turques et occidentales auraient continué à être transférées via le port de Haïfa vers la Jordanie, voire vers certains pays arabes du golfe Persique, si ce poste-frontière était resté fermé.
À présent, la réouverture du poste-frontière Nassib mettra fin aux revenus considérables générés par le port de Haïfa, car le transit de marchandises coûtera moins cher via la Syrie, d’autant plus que bon nombre d’hommes d’affaires s’opposent à la normalisation des relations avec le régime israélien. »