Le nombre de Yéménites au bord de la famine pourrait atteindre 12 millions — soit deux personnes sur cinq — contre environ 8,5 millions dans les mois à venir en raison de l’escalade de la guerre et de l’aggravation de la crise économique, a annoncé lundi l’agence alimentaire de l’ONU.
Le Yémen a été déchiré par plus de trois ans d’agression saoudienne. La nation de quelque 30 millions d’habitants est la plus pauvre de la péninsule arabique.
Alors que les combats s’intensifient, en particulier autour de la ville portuaire de Hudaydah, et que la situation économique se dégrade à cause du blocus imposé par l’Arabie saoudite et ses alliés contre le Yémen, le Programme alimentaire mondial (PAM) a déclaré craindre que des millions de personnes ne succombent à cause de la faim ou de la maladie.
« Si cette situation persiste, nous pourrions nous retrouver avec 3,5 millions de Yéménites dans un grave état d’insécurité [...], et ceux-ci auront un besoin urgent d’assistance alimentaire régulière pour les empêcher de sombrer dans des conditions proches de la famine », a déclaré le porte-parole du PAM, Herve Verhoosel.
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L’agence augmente son aide alimentaire et nutritionnelle d’urgence pour venir en aide à 8 millions de Yéménites chaque mois, a-t-il déclaré.
La coalition dirigée par l’Arabie saoudite, soutenue par certains pays occidentaux, à savoir le Royaume-Uni et les États-Unis, qui fournissent des armes et des renseignements, a imposé un blocus à Hudaydah pendant plusieurs semaines à la fin de l’année dernière, dans le but de faire pression sur les Yéménites.
Le Yémen importe traditionnellement 90 % de sa nourriture.
Les combats autour du port de Hudaydah ont empêché les travailleurs du PAM de pouvoir accéder aux 51 000 tonnes de blé stockées dans l’usine Red Sea Mills — de quoi nourrir 3,7 millions de personnes dans le nord et le centre du Yémen pendant un mois.
L’agression saoudienne contre le pays le plus pauvre du monde arabe, qui a commencé en mars 2015, a créé la pire crise humanitaire au monde.