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Arabie saoudite : « Trump a bafoué tous les critères diplomatiques »

US Rep. Ilhan Omar (D-MN) (L) talks with Speaker of the House Nancy Pelosi (D-CA) during a rally with fellow Democrats before voting on H.R. 1, or the People Act, on the East Steps of the US Capitol on March 08, 2019 in Washington, DC. (AFP photo)
Le président américain Donald Trump et le roi Salmane d’Arabie saoudite, le 21 mai 2017 à Riyad. ©AP

Le site web qatari al-Khaleej Online a fait paraître, ce dimanche 7 octobre, un article au sujet des récentes humiliations infligées par Donald Trump au monarque saoudien, humiliations qui ont secoué les piliers du trône du roi Salmane.

« Il paraît que le président américain ne s’est pas contenté des 460 milliards de dollars qu’il a gagnés pendant sa visite en Arabie saoudite, le 20 mai 2017, via un méga-contrat d’armes “Made in USA”. Il en veut davantage, mais cette fois-ci via un langage de menace et d’humiliation. Trump vient de demander à l’Arabie saoudite de payer pour la protection américaine. Le ton sur lequel Donald Trump s’adresse aux dirigeants saoudiens trahit bel et bien le type de relations qu’entretiennent les États-Unis et l’Arabie saoudite », indique al-Khaleej Online.

Le site web qatari a précisé qu’aucun dirigeant arabe n’avait jamais été humilié par un président américain comme le roi Salmane l’a récemment été par Donald Trump.

« Il est difficile, pour un pays qui se croit un allié des États-Unis au Moyen-Orient, de supporter ce discours humiliant », ajoute l’article.

Dans ce droit fil, Tareq Abou Mouammer, analyste et chercheur politique pour le monde arabe, a confié à al-Khaleej Online que Trump voyait en Arabie saoudite une « vache à traire ».

« Il y voit une monarchie pétrolifère riche qui peut enrichir les États-Unis », a-t-il ajouté.

Selon Tareq Abou Mouammer, « ce discours humiliant de Donald Trump, qui vise avant tout à faire chanter les Saoudiens, est une violation de tous les critères diplomatiques et ressemble plutôt à des films comiques ou à des shows ».

« L’Arabie saoudite n’a aucun atout ni levier de pression pour contrer les États-Unis et répondre à leur président, car elle vit en effet l’époque la plus faible de son histoire pour plusieurs raisons, dont la guerre au Yémen, les conflits en Syrie et la crise avec le Qatar », a expliqué l’analyste.

Dans la foulée, Khaled al-Hourani, un autre analyste politique, a déclaré au site web qatari que les revendications de Donald Trump, plus nombreuses et plus manifestes que jamais, ressemblaient à un séisme de puissante intensité qui avait secoué les piliers du trône de la famille des Saoud.

« Le roi saoudien a été insulté par Donald Trump et celui-ci l’a humilié d’une manière sans précédent », a réaffirmé al-Hourani.

Al-Khaleej Online a également qualifié de « sans précédent » le fait qu’un président américain demandait de l’argent au dirigeant d’un autre pays pour assurer sa sécurité.

Le samedi 29 septembre, Donald Trump a déclaré, lors d’un rassemblement en Virginie-Occidentale, que bien que les Saoudiens « aient des milliards de dollars », « nous n’obtenons pas ce que nous devrions obtenir » de leur part. Il a également souligné qu’avec le soutien de Washington, l’Arabie saoudite est « totalement sûre », mais « sans nous, qui sait ce qui va se passer ».

Quatre jours après, le mercredi 3 octobre, Trump avait dit, devant une foule de partisans lors d’un rassemblement à Southaven, dans l’État du Mississippi, que le roi Salmane d’Arabie saoudite ne resterait pas au pouvoir si les États-Unis ne fournissaient pas un soutien militaire au royaume arabe.

« Nous protégeons l’Arabie saoudite. Ils sont riches, diriez-vous ? J’aime le roi, le roi Salmane. Mais j’ai dit au roi : “Roi, nous te protégeons, tu ne serais peut-être pas là dans deux semaines sans nous. Vous devez payer pour votre secteur militaire” », avait déclaré Trump.

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SOURCE: FRENCH PRESS TV