De nombreux observateurs tels Abdel Bari Atwan pensent que le rapprochement russo-indien renforce d’une certaine manière la volonté du gouvernement indien de contourner les sanctions économiques que le gouvernement de Donald Trump impose à l’Iran.
Selon le célèbre rédacteur en chef de Raï al-Youm, Abdel Bari Atwan, « le gouvernement indien a infligé un coup dur à l’industrie de l’armement américaine lorsqu’il a annoncé avoir signé une vente de batteries de missiles S-400 russes d’une valeur de 5,2 milliards de dollars, faisant fi de la menace américaine de lui imposer des sanctions économiques ».
Il convient de noter que la signature de ce grand contrat se fait au moment même où le président russe entame une tournée en Asie, et notamment en Inde, où il souhaite enrichir les relations commerciales et politiques indo-russes ainsi que renforcer le rôle des BRICS.
L’Inde a entamé le processus de modernisation de ses forces armées et, dans ce cadre, a acheté 36 avions Rafale de fabrication française. Et alors qu’elle cherchait à acquérir des chars israéliens Merkava, elle en a été dissuadée lorsqu’elle a vu que ces chars présentaient des défaillances qui ont été révélées au public lors des dernières guerres lancées contre la bande de Gaza ou encore lors de l’invasion israélienne au sud du Liban en 2006.
Le fait que l’Inde, la Turquie et même l’Iran veuillent acquérir des batteries de missiles russes S-400 inquiète beaucoup Washington, qui considère les S-400 comme des systèmes rivaux de ses missiles Patriot, ceux-là mêmes qui n’ont pas été d’une très grande utilité dans la guerre lancée contre le Yémen.
Le plus important dans la livraison des S-400 russes à New Delhi, c’est le voyage de Poutine en Inde, qui reflète le renforcement des relations indo-russes et le rétablissement de la coopération entre New Delhi et Moscou, qui existait avant l’effondrement de l’Union soviétique. Et il s’agit là d’un événement stratégique très important dans le contexte actuel du monde.
De nombreux observateurs pensent que le rapprochement russo-indien renforce d’une certaine manière la volonté du gouvernement indien de contourner les sanctions économiques que le gouvernement de Donald Trump impose à l’Iran, et plus particulièrement les sanctions pétrolières qui doivent entrer en vigueur au début du mois prochain. Parce que l’Inde importe quotidiennement près de 500 000 barils de pétrole depuis l’Iran.
L’arrogance et la volonté de domination américaines sont contre-productives, en particulier lorsque Washington tente de faire face à des pays et à des nations qui sont fiers et dignes, qui connaissent leurs propres intérêts et qui ne les sacrifieront jamais pour ceux de l’Amérique. Mais malheureusement ne font pas partie en ce moment de ces États dignes, quelques monarchies arabes du golfe Persique qui laissent Donald Trump bafouer leur honneur et dilapider leurs richesses.
