Le secrétaire d'État américain Mike Pompeo a rencontré ce mercredi à Washington son homologue allemand Heiko Maas. L'Allemand a parlé Iran mais il a déçu. A peine 48 heures après que la France de Macron eut accusé l'Iran d'avoir projeté un attentat sur son territoire laissant supposer qu'elle pourrait rompre ses liens diplomatiques avec l'Iran et tout ceci pour plaire à Tel-Aviv, Maas affirme que l'Iran devra quitter la Syrie. Et pourtant, l'Allemagne de Merkel semble être le dernier rempart en Europe face au rouleau compresseur américain. Berlin est-il sur le point de déclarer forfait?
Les dossiers chauds comme l'Iran, la Russie, la Syrie, l'OTAN ainsi que la Corée du Nord ont été évoqués et la partie allemande s'est empressé d'emboîter le pas à la partie américaine :
« Nous avons discuté des voies censées contrer "agression" iranienne et russe, de la voie à suivre en Syrie et d'autres priorités communes », a déclaré la porte-parole du département d'État Heather Nauert. Et de poursuivre : « Le secrétaire d'État et le chef de la diplomatie allemande ont exprimé leur souhait censé accéder à une issue pacifique en Syrie ».
Selon Heather Nauert, Mike Pompeo et Heiko Maas ont mené des échanges de vue sur les "menaces" qui mettraient en péril la sécurité mondiale.
« Ils ont convenu de partager les dépenses de l'OTAN afin de contrer ces menaces", a-t-elle tranché.
Les deux diplomates ont également mis l’accent sur la nécessité de maintenir la pression internationale sur la Corée du Nord jusqu’à ce qu’elle soit dénucléarisée.
L’Allemagne partage les objectifs communs avec les États-Unis au sujet de l’accord nucléaire iranien signé en juillet 2015 à Vienne. L'Allemagne est l'un des alliés les plus proches et les plus puissants des États-Unis en Europe.
S’alignant sur les politiques américaines le chef de la diplomatie allemande s’est dit inquiet du programme balistique iranien avant d’ajouter : « L’Iran doit se retirer de la Syrie ». La phrase a été reprise quelques heures plus tard par la chancelière allemande qui vient de faire une courte visite en Israël, mais suffisamment longue pour qu'elle puisse afficher son alignement sur le camp atlantiste : " il est vrai que nous avons des divergences avec Israël au sujet de l'accord nucléaire mais il faut tout faire pour empêcher l'Iran d'accéder à l'arme nucléaire". Merkel qui s'exprimait devant un rassemblement des sionistes a repris le discours anti-iranien d'Israël et a dit :" l'Iran menace davantage Israël puisque ses forces se trouvent près des frontières du Golan". Aussitôt après, elle se contredit : "mais c'est une bonne chose que la Russie s'en soit aperçue et qu'elle a poussé les forces iraniennes à quitter les frontières israéliennes".
Ces déclarations déçoivent plus d'un dans la mesure où l'Allemagne semblait faire preuve d'une certaine résistance au maximalisme US/Israël. Ce qui n'est visiblement plus d'actualité, estime Hadi Mohamamdi, expert des questions internationales.