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Pour se libérer du chantage US, Riyad pourrait établir un dialogue avec l’Iran (Awtan)

US Rep. Ilhan Omar (D-MN) (L) talks with Speaker of the House Nancy Pelosi (D-CA) during a rally with fellow Democrats before voting on H.R. 1, or the People Act, on the East Steps of the US Capitol on March 08, 2019 in Washington, DC. (AFP photo)
Le président américain a été reçu par le roi Salmane samedi à Riyad, mai 2017.@ AFP

Dans une nouvelle note publiée par le quotidien Rai al-Youm, l’analyste arabe Abdel Bari Atwan s’est concentré sur la nouvelle prise de position du président des États-Unis Donald Trump à l’égard des pétromonarchies du sud du golfe Persique, notamment l’Arabie saoudite.

Hier, mardi, le roi Salmane ben Abdelaziz a mis le conseil des ministres au courant de la longue conversation téléphonique avec Donald Trump portant sur le partenariat stratégique entre Washington et Riyad. L’agence de presse officielle d’Arabie saoudite, SPA, n’a pas révélé le contenu de cette conversation téléphonique, d’autant plus que les autorités saoudiennes n’ont pas réagi non plus aux demandes trop exigeantes qu’a formulées récemment le président Trump. Le président américain, dont la demande sur la réduction des cours de brut a été récemment ignorée par l’OPEP, a appelé l’Arabie saoudite à augmenter son budget militaire.

Abdel Bari Atwan, éditorialiste de Rai al-Youm.

« On peut financer l’armée d’un pays quand il connaît un problème sérieux ou quand il fait face à un danger réel, mais l’Arabie saoudite, je suis sûr qu’elle peut se débrouiller pour ses affaires militaires notamment lorsque nous souffrons d’un déficit commercial. J’ai dit à Riyad qu’il était assez riche pour assumer ses dépenses militaires. J’ai dit : “Je suis désolé. C’est vous qui devrez financer votre armée” », a déclaré Donald Trump, le samedi 29 septembre. 

Connu pour sa politique « America First », le président Trump a déclaré : « Pourquoi doit-on aider les armées des pays riches comme l’Arabie saoudite, le Japon et la Corée du Sud ? Ils nous donneront de l’argent si nécessaire, mais le problème est que personne ne l’a jamais demandé. C’est la question que j’ai évoquée samedi lors d’une conversation téléphonique avec le roi Salmane. »

Dans un entretien téléphonique avec le roi Salmane d’Arabie saoudite, ce samedi 29 septembre, Donald Trump a dit au monarque saoudien que les États-Unis allaient mettre fin à leurs aides financières destinées à l’armée de l’Arabie saoudite.

Abdel Bari Atwan critique l’attitude de Riyad envers les États-Unis et souligne que les propos du président américain indiquent clairement ses sentiments racistes, anti-arabes et anti-musulmans. « Quand il méprise ouvertement les dirigeants des pays arabes qui comptent parmi ses alliés les plus proches, il révèle son sentiment profond : il convoite les richesses des États arabo-musulmans et estiment que les dirigeants saoudiens ne méritent pas les richesses dont ils disposent », écrit l’éditorialiste de Rai al-Youm.  

L’auteur souligne que le président des États-Unis compte surtout sur l’iranophobie des dirigeants saoudiens et qu’il essaie de l’exploiter et d’en tirer profit en brandissant la « menace iranienne ».

Selon Abdel Bari Atwan, si les dirigeants saoudiens étaient réellement sous pression, la pression et les chantages viendraient plutôt de la part des États-Unis. Il propose un « plan B » aux dirigeants saoudiens, consistant à se soigner de leur obsession anti-iranienne et à se libérer du fardeau que constituent le mépris, les menaces et les chantages des États-Unis. Ce plan B serait une initiative de Riyad pour établir un dialogue avec son voisin iranien. Abdel Bari Atwan estime que le sultanat d’Oman pourrait jouer le rôle d’intermédiaire pour la reprise des relations de l’Arabie saoudite avec la République islamique d’Iran.

 

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SOURCE: FRENCH PRESS TV