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Rencontre des ministres syrien et bahreïni, piège tendu à Assad?

US Rep. Ilhan Omar (D-MN) (L) talks with Speaker of the House Nancy Pelosi (D-CA) during a rally with fellow Democrats before voting on H.R. 1, or the People Act, on the East Steps of the US Capitol on March 08, 2019 in Washington, DC. (AFP photo)
Les ministres syrien (D) et bahreïni (G) des Affaires étrangères ©Fars News

Bahreïn a fini par se rendre à l’évidence. Dans la foulée de son maître saoudien, le régime de Manama reconnaît la défaite du camp pro-occidental en Syrie et exprime, via son ministre des Affaires étrangères, le désir du régime des Al-Khalifa de normaliser avec Damas. Avant Bahreïn, les Émirats arabes unis ont annoncé vouloir rouvrir leur représentation diplomatique à Damas. Que cachent ces manœuvres politiciennes? 

Le ministre bahreïni des Affaires étrangères a dit, en effet, dans des déclarations sans précédent depuis le début de la guerre en Syrie, que « tout le territoire syrien doit être contrôlé par l'État syrien ».

Le chef de la diplomatie de Bahreïn Khaled ben Ahmad Al Khalifa a eu, le samedi 30 septembre, une rencontre avec son homologue syrien Walid al-Mouallem, en marge de l’Assemblée générale de l’ONU, une première depuis 2011, début de la crise syrienne.

Interviewé par la chaîne Al-Arabiya, le ministre bahreïni a précisé que la rencontre n’avait pas été programmée à l’avance. Mais les analystes relèvent une certaine simultanéité entre cette rencontre et le regain d'agissements saoudiens dans le dossier syrien.

La rencontre n’aurait jamais pu avoir lieu sans que le régime de Manama reçoive le feu vert de Riyad, comme l’estime Abdel Bari Atwan. Il s’agirait plutôt d’un plan visant à tâter le pouls à Assad alors qu'il est à deux pas de la victoire. 

Selon Atwan, Bahreïn n’agit jamais sans le feu vert de l’Arabie saoudite ou des Émirats arabes unis, d’autant plus que Manama n'a jamais été réellement impliqué dans la crise. 

D’autre part, la rencontre vient d'avoir lieu peu après la réunion secrète des ministres des Affaires étrangères du Conseil de coopération du golfe Persique, de l’Égypte et de la Jordanie avec le secrétaire d’État américain Mike Pompeo, réunion qui serait un prélude à la formation de l’OTAN arabe.

Alors la mission de Manama? Tenter d'éloigner Assad de l'axe de la Résistance? Après tout, la guerre en Syrie toucha à sa fin et les pays arabes du bassin du golfe Persique s'en rendent bien compte. La coalition américaine a lamentablement échoué et Assad est gagnant. Quant à la libération d’Idlib, dernier bastion des terroristes pro-occidentaux, elle n'est que la question de quelques jours voire quelques semaines, au maximum. Le temps presse et les perdants devront tenter leurs dernières chances.

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SOURCE: FRENCH PRESS TV