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Imran Khan ne fera pas du Pakistan le vassal des États-Unis (Atwan)

US Rep. Ilhan Omar (D-MN) (L) talks with Speaker of the House Nancy Pelosi (D-CA) during a rally with fellow Democrats before voting on H.R. 1, or the People Act, on the East Steps of the US Capitol on March 08, 2019 in Washington, DC. (AFP photo)
Le secrétaire d’État américain, Mike Pompeo, a rencontré le mercredi 5 septembre 2018 à Islamabad le Premier ministre pakistanais, Imran Khan. ©Al-Manar

Imran Khan veut redorer le blason du Pakistan en lui restituant son pouvoir, sa grandeur et son autonomie dans la production d’armement et de nourriture ; un coup de pouce à l’économie et aux relations du pays avec ses voisins.

Le journal panarabe Rai al-Youm se penche dans son édition du 9 septembre, dans un article signé Abdel Bari Atwan, sur les évolutions au Pakistan et l’élection d’Imran Khan au poste de Premier ministre.

Imran Khan. ©AFP

« Le mouvement Pakistan Tehreek-e-Insaf (PTI) de l’ancien champion de cricket a remporté la majorité des sièges au Parlement. J’éprouve pour lui un grand respect, car il s’est comporté avec les États-Unis d’égal à égal et il ne s’est pas laissé impressionner par les menaces d’arrêt des aides militaires et économiques qui chaque année s’élèvent à deux milliards de dollars. Il ne veut pas faire du Pakistan le vassal des États-Unis et de leurs alliés dans la région.

Le secrétaire d’État américain Mike Pompeo est arrivé mercredi dernier à Islamabad où il a rencontré le nouveau Premier ministre Imran Khan.

Les États-Unis et son allié afghan accusent le Pakistan de soutenir via ses services de renseignement des groupes extrémistes armés comme les talibans afghans et leurs alliés du réseau Haqqani, à qui il fournirait des refuges dans ses régions frontalières avec l’Afghanistan. Or, le samedi 8 septembre, le Pentagone a indiqué avoir réaffecté 300 millions de dollars destinés au Pakistan “en raison de l’absence d’actions décisives” de ce dernier. Cette mesure avait déjà été pré-annoncée en janvier dans le cadre du gel du “fonds de soutien de la coalition” destiné à rembourser au Pakistan ses dépenses liées aux opérations antiterroristes, selon l’AFP.

Pompeo pensait mettre Imran Khan à genoux en jouant la carte du gel des fonds de soutien. Mais contrairement à ses prédécesseurs, ce dernier a décidé de ne plus sacrifier sa nation dans la lutte contre les talibans et le réseau Haqqani.

Dans un tweet posté en janvier, le président américain Donald Trump avait écrit : “Les États-Unis ont bêtement donné 33 milliards de dollars [soit 27,4 milliards d’euros] d’aide au Pakistan ces quinze dernières années et ils ne nous ont rien donné en retour si ce n’est des mensonges et de la duplicité, prenant nos dirigeants pour des idiots. Ils abritent les terroristes que nous chassons en Afghanistan, sans grande aide. C’est fini !”

L’hégémonie des États-Unis n’a plus d’effet sur le Pakistan. Leur longue guerre en Afghanistan est vouée à l’échec : plus de 2 400 militaires américains ont été tués et 20 000 autres blessés dans le pays, pour plus de 2 trillions de dollars dépensés.

Espérons que les pays frères du golfe Persique, qui regardent le Pakistan avec mépris, reconsidéreront leurs politiques et leurs approches. Car ce pays change et tend à devenir une prochaine puissance militaire, à l’instar de l’Inde et de la Chine. Il n’est pas anodin de rappeler que le Pakistan est un pays nucléaire qui ne s’est pas engagé dans le conflit au Yémen. »

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SOURCE: FRENCH PRESS TV