La Cour pénale internationale (CPI) a déclaré jeudi qu’elle avait compétence pour poursuivre le Myanmar pour des crimes contre l’humanité, ouvrant la porte à d’éventuelles mise en accusation des dirigeants militaires et des politiciens du pays.
Le tribunal a fait cette déclaration sans précédent dans un communiqué, affirmant que le tribunal était en mesure d’enquêter sur les dirigeants birmans, bien que le pays n’ait pas ratifié le traité de Rome, qui a créé la CPI en 1998.
« La chambre préliminaire de la CPI, jugée à la majorité par le tribunal, peut exercer sa juridiction sur les expulsions présumées du peuple rohingya du Myanmar vers le Bangladesh », a déclaré le tribunal basé à La Haye.
La décision intervient une semaine après qu’une mission d’enquête des Nations unies a appelé à la poursuite de hauts responsables militaires du Myanmar en raison du massacre et des crimes de guerre commis contre la minorité musulmane Rohingya. La mission d’enquête de l’ONU a demandé au Conseil de sécurité d’imposer des sanctions aux responsables du massacre des musulmans rohingyas au Myanmar et d’interdire l’exportation d’armes vers le pays.
Plus de 700 000 musulmans rohingyas ont fui les violences dans le nord de l’État de Rakhine depuis le début des violences en août 2017.
Une mission d’enquête des Nations unies a trouvé des preuves du nettoyage ethnique et a accusé l’armée du Myanmar de génocide. Le rapport final, publié la semaine dernière, faisait état de violations flagrantes des droits de l’homme et d’abus, notamment des meurtres gratuits, des viols collectifs, des agressions d’enfants et l’incendie de villages entiers.
La chef de facto de l’exécutif birman, Aung San Suu Kyi, est restée largement silencieuse sur les atrocités des forces de l’armée contre les musulmans rohingyas.
La lauréate du prix Nobel a été largement critiquée pour sa complicité dans la répression brutale de l’armée.
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