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Iran : le programme balistique n’est pas négociable

US Rep. Ilhan Omar (D-MN) (L) talks with Speaker of the House Nancy Pelosi (D-CA) during a rally with fellow Democrats before voting on H.R. 1, or the People Act, on the East Steps of the US Capitol on March 08, 2019 in Washington, DC. (AFP photo)
Le président iranien Hassan Rohani (3e à droite) et son ministre de la Défense Hossein Dehqan (2e à gauche) près du nouveau système de défense antimissile Bavar-373 à Téhéran, le 21 août 2016. ©AFP

Les ministres iranien et français des Affaires étrangères se sont entretenus au téléphone ce samedi 1er septembre des questions d’intérêt commun et des évolutions régionales. Mais l’entretien a porté surtout sur la dernière sortie anti-iranienne de M. Le Drian. Il s’agissait pour le ministre iranien des Affaires étrangères de mettre les points sur les i puisque la « Macronie » feint de ne pas saisir les exigences légitimes de l’Iran, victime de l’apathie européenne face aux États-Unis.

Le chef de la diplomatie iranienne, Mohammad Javad Zarif, et son homologue français, Jean-Yves Le Drian, ont abordé, lors de cet entretien téléphonique, le Plan global d’action commun, les évolutions régionales et les relations bilatérales. 

Le ministre iranien voulait surtout répondre aux récents propos tenus par le chef de la diplomatie française sur le programme balistique iranien, qui semble être l’unique source d’inquiétude de l’Élysée au Moyen-Orient. « Téhéran devrait engager le dialogue avec l’Occident sur le programme balistique ainsi que la situation du programme nucléaire au-delà de 2025 », s’était plu à dire Jean-Yves Le Drian, oubliant tour à tour le retrait US de l’accord nucléaire et le rétablissement des sanctions anti-iranienne, lesquelles visent moins l’Iran que l’Europe et ses intérêts. Or le ton autoritaire de M. Le Drian a eu du mal à passer. Les Iraniens se demandaient au nom de qui s’exprime M. le ministre? Au nom de la France, dont les intérêts pétroliers en Iran — retrait de Total — viennent d’être bradés en faveur des Chinois (et ce, à cause des États-Unis), ou au nom des Américains et des Israéliens, avec qui la présidence française entretient des liens plus qu’amicaux ? 

Le vendredi 31 août, le porte-parole du ministère iranien des Affaires étrangères, Bahram Qassemi, a affirmé qu’il était hors de question pour l’Iran de négocier son programme balistique. 

En effet, le ministre Le Drian n’a pas hésité la veille à menacer l’Iran : Téhéran, selon lui, ne pourra pas échapper à des négociations « élargies au-delà des engagements contenus dans l’accord de 2015 sur ses activités nucléaires. L’Iran ne pourra pas non plus échapper à des négociations sur trois autres grands sujets qui nous préoccupent et qui concernent notamment le rôle du pays dans les questions de sécurité régionale ».

L’entretien de ce dimanche de Zarif avec Le Drian aurait été une bonne occasion pour rappeler au responsable français que ni la France ni aucun autre pays n’est en droit de dicter à Téhéran ses politiques défensives et que ce genre de discours de diversion n’enlève rien à la responsabilité de la France en tant que partie à l’accord nucléaire.   

« Les pays européens devraient agir et être prêts à en assumer le coût pour bénéficier de l’accord nucléaire iranien », a-t-il déclaré, avant de conclure : « Il est temps que les Européens agissent pour soutenir le PGAC. Ces mesures peuvent être coûteuses, mais si les pays veulent en tirer des avantages et s’ils croient que l’accord nucléaire est un acquis important, ils devraient en payer le prix comme l’a fait la République islamique. »

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SOURCE: FRENCH PRESS TV