Selon certaines dépêches, des avions de chasse émiratis ont frappé ce samedi 25 août des éléments de la coalition pro-Riyad alors qu’ils se retiraient de l’un des fronts de la côte ouest du Yémen.
Des sources militaires yéménites ont annoncé que les appareils émiratis avaient pris pour cible le véhicule de Nazar al-Wajihah, commandant de la quatrième brigade des mercenaires qui combattent pour la coalition saoudienne.
Cette brigade comprend des mercenaires salafistes affiliés à al-Qaïda, recrutés par les Émirats arabes unis et l’Arabie saoudite pour mener la guerre sur la côte ouest.
Selon ce rapport, des avions de combat émiratis ont frappé, aujourd’hui samedi, ce véhicule à al-Tuhayta sur le front de la côte ouest du Yémen, tuant plusieurs membres importants de la 4e brigade de la coalition d’agression saoudienne. Bukayl al-Mutrafi, commandant du 2e bataillon, figure parmi les morts.
Selon le site web yéménite Yemen Press Agency, des sources bien informées soulignent que ce bombardement a eu lieu alors que plusieurs dizaines de membres de la coalition d’agression saoudienne étaient en train de se retirer des fronts de combat dans le district d’al-Tuhayta.
En raison de l’incurie dont les forces saoudiennes ont fait preuve au cours de cette guerre, les Émirats arabes unis se sont vus chargés par Washington de mener la bataille sur la côte ouest yéménite. La coopération existant entre Abou Dhabi et Tel-Aviv explique aussi cette décision.
Pour les assister dans cette tâche, les Émirats ont recruté des forces au sein de trois groupes : ils ont enrôlé des qaïdistes qui étaient présents dans le Sud, des résidus des forces de l’ancien président yéménite, Ali Abdallah Saleh, et des mercenaires soudanais. Il semble qu’en ayant recours à des mercenaires étrangers, les Émiratis veulent éviter que leurs propres militaires risquent leur vie en s’impliquant directement dans les combats.
Les récents bombardements montrent que les Émirats prennent pour cible leurs propres mercenaires dès qu’ils apprennent leur retrait d’un des fronts de combat.
D’autre part, le manque de coordination entre Riyad et Abou Dhabi dans la guerre contre le Yémen continue de faire l’objet de débats. Bien qu’ils fassent partie d’une même coalition, de vives tensions opposent ces deux pays du bassin du golfe Persique.
Les évolutions dans le sud du Yémen mettent en évidence une lutte d’influence opposant l’Arabie saoudite aux Émirats arabes unis au Yémen.
Les Émirats arabes unis semblent résolus à faire main basse sur le sud du Yémen, dont toutes les îles et tous les ports de cette région.
À présent, Riyad et Abou Dhabi cherchent tous deux à éliminer l’autre de la scène yéménite, bien qu’ils aient promis de s’allier face à l’armée yéménite et aux Comités populaires d’Ansarallah, qui contrôlent l’ensemble des provinces du Nord. L’Arabie saoudite compte prendre le contrôle du nord du Yémen jusqu’à Sanaa alors que les Émirats arabes unis soutiennent le mouvement sécessionniste du Sud.
Des signes de divergence entre les Saoudiens et les Émiratis se sont manifestés pour la première fois en juin 2016 lorsque le président démissionnaire du Yémen, Abd Rabbo Mansour Hadi, a destitué son Premier ministre Khaled Bahah, soutenu par les EAU.
De même, les divergences concernant le contrôle de l’île de Socotra sont à l’origine de l’exacerbation des tensions entre Riyad et Abou Dhabi. Et maintenant, les dirigeants des deux pays tentent d’accroître leur influence dans le sud du Yémen en renforçant les terroristes respectifs qu’ils soutiennent.
La province de Taëz jouxte le détroit de Bab el-Mandeb. Elle relie également les régions côtières du sud-ouest du Yémen à la province de Hudaydah et aux régions centrales de ce pays, ce qui confère à ces zones une grande importance géostratégique.