En dépit d’une forte pression de la part de Washington, l’Allemagne a donné le feu vert au projet Nord Stream 2 visant à amener le gaz russe en Europe. Pour les États-Unis, le projet rend l’Allemagne dépendante de la Russie tandis que Berlin insiste sur le fait que le projet est entièrement commercial.
« Un projet de gazoduc sous-marin qui acheminera le gaz directement de Russie sous la mer Baltique ne rendra pas l’Allemagne dépendante de la Russie », a déclaré ce vendredi 24 août la chancelière allemande Angela Merkel, citée par Sputnik, à des étudiants de l’Université de Tbilissi, la capitale de la Géorgie.
Elle a toutefois noté lors du deuxième jour d’une visite dans les pays du Caucase, dont la plupart entretiennent des relations difficiles avec leur grand voisin du nord, que Berlin voulait s’assurer que la Russie continuerait à livrer du gaz via l’Ukraine même après l’achèvement du projet de gazoduc Nord Stream 2.
Angela Merkel a décrit les livraisons continues de pétrole et de gaz naturel en Allemagne comme un facteur important pour assurer la sécurité énergétique du pays.
Mme Merkel s’était cependant rendue en République d’Azerbaïdjan pour discuter de la conception d’un gazoduc South Stream, afin d’acheminer du gaz en Europe depuis la mer Caspienne.
Le projet fait également face à l’opposition de Washington qui, ayant des projets ambitieux d’exportation de GNL vers l’Europe, a menacé les pays impliqués dans le projet de sanctions. Or, la semaine dernière, le géant gazier russe Gazprom, à la tête d’un consortium constitué des entreprises gazières européennes, a annoncé le lancement des premières étapes de la construction du gazoduc Nord Stream 2, qui est aussi approuvé par la Finlande, la Suède et le Danemark.
« S’opposant à la réalisation d’un projet de gazoduc Nord Stream 2 qui risque de renforcer l’influence de la Russie en Europe, Washington pourrait appliquer des sanctions à ceux qui participe à ce projet », avait déclaré Sandra Oudkirk, la sous-secrétaire d’État adjointe américaine chargée de la diplomatie énergétique.
Confrontée aux politiques hostiles de la Maison-Blanche contre l’exportation du gaz russe en Europe, la Russie a, quant à elle, demandé à plusieurs reprises à ses partenaires européens de ne pas utiliser le gazoduc Nord Stream comme un instrument d’influence, en insistant sur le fait que le projet est entièrement économique.