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Les experts mettent en garde contre de nouveaux attentats terroristes en Jordanie

Les forces de sécurité jordaniennes engagées dans une course-poursuite contre les terroristes à l'origine de l'attaque à la bombe téléguidée de Fuheis© IRNA

La Jordanie risque gros. Depuis qu'elle a décidé de ne plus jouer le jeu des Israéliens et des Américains. Le rétablissement d'autoroute stratégique M5, la sécurisation des frontières avec la Syrie ont leur prix à payer. L'attentat de samedi a visé l'armée jordanienne et a coûté la vie à des officiers. Outre la Syrie et la normalisation avec Damas qui ne plaît guère à Israël, il y a effectivement le Deal du siècle. 40 jours d'absence du roi Abdallah en Jordanie ne semblent pas avoir été suffisants pour convaincre le royaume de se résigner. D'où le recours à l'ultime arme : la déstabilisation via des attentats. 

Point de passage Nassib à la frontière entre la Syrie et la Jordanie. (Archives)

L’explosion d’une voiture appartenant à la gendarmerie jordanienne qui a tué un colonel et blessé quatre gendarmes a suscité des inquiétudes : les autorités craignent une reconduction des attentats et partant, une déstabilisation du royaume qui connaît une période de tensions internes et ne vit que sous perfusion.

L'attentat a eu lieu vendredi à Fuheis dans le gouvernera de Balqa, où a explosé une bombe téléguidée dissimulée sous un véhicule des forces de sécurité.

Selon l’agence de presse iranienne Fars, le ministère jordanien de l’Intérieur a annoncé, samedi, dans un communiqué qu’une bombe artisanale dissimulée sous le bus transportant des forces de sécurité jordaniennes avait explosé suite à quoi un colonel avait été tué et six autres personnes dont quatre gendarmes et deux effectifs de sécurité ont été blessés.

Réagissant à cet attentat terroriste survenu vendredi à Fuheis dans le gouvernera de Balqa dans l’ouest du pays, le Premier ministre jordanien Omar al-Razzaz, a affirmé que la Jordanie "continuerait de combattre le terrorisme avec détermination".  

Dans ce droite file, les autorités ont lancé une vaste opération de traque des terroristes. Selon l'agence de presse jordanienne Khaberni, de très violents accrochages ont eu lieu samedi soir toujours à Fuheis entre les forces de sécurité et "une bande de terroriste" à l'origine de l'attaque du vendredi soir. Trois effectifs de l'ordre ont été tués et 19 autres blessés. Les blessés ont été évacués à l'hôpital de Salt, chef lieu du gouvernera de Balqa. Selon le ministre jordanien de l'Information, les terroristes, retranchés dans un bâtiment au terme d'intenses accrochages, ont refusé de se rendre et ont fini par faire sauter le bâtiment. 

Qui est derrière ces violences? 

C’est la première fois qu’une bombe artisanale téléguidée explose en Jordanie, ce qui inquiète largement le gouvernement qui est bien conscient du danger que représentent de telles attaques. En effet, l'attentat est potentiellement apte à servir de précédent dans un pays frontalier de la Syrie où se déroule depuis sept ans la guerre. Pour être liée aux planificateurs israéliens et américains de la guerre syrienne par des dizaines d'accords militaire, le royaume abrite aussi des camps d'entrainement terroristes qui pourront à tout moment retourner contre elle. 

Hussein al-Taravana, lieutenant-colonel retraité et expert sécuritaire jordanien affirme à ce sujet : « Sans tenir compte des effets dévastateurs de l’explosion de vendredi à Amman, ce qui est inquiétant est que pour la première fois, une bombe artisanale téléguidée explose en Jordanie. » 

Mais est-ce Daech qui a agi? Pour al-Taravana, les membres de Daech font souvent exploser des voitures piégées. Des bombes téléguidées ne font pas partie de leur arsenal. Ce genre d'engin est employé par des services secrets extérieurs. Un autre lieutenant-colonel retraité et analyste militaire jordanien confirme les déclarations d’al-Taravana selon lesquelles « il est peu probable que Daech soit impliqué dans cette attaque ».

« Il est improbable que Daech y soit impliqué. Ceux qui sont derrière cette déflagration sont ceux qui tentent de faire pression sur la Jordanie pour qu’elle accepte le « Deal du siècle » entre autres, a noté cet expert militaire jordanien.

Depuis le mois de mai et l'annonce de la décision des États-Unis de transférer leur ambassade à Qods, la situation sécuritaire s'est nettement détériorée en Jordanie : des manifestations de rue ont secoué le royaume avant que Riyad ne décide de débloquer plusieurs millions de dollars d'aide à l'adresse des autorités. Cette somme ne semble toutefois pas avoir convaincu Abdallah II de Jordanie de dire "oui" au "Deal du siècle". 

 

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SOURCE: FRENCH PRESS TV