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Téhéran et Bagdad décidés à tourner le dos au dollar

US Rep. Ilhan Omar (D-MN) (L) talks with Speaker of the House Nancy Pelosi (D-CA) during a rally with fellow Democrats before voting on H.R. 1, or the People Act, on the East Steps of the US Capitol on March 08, 2019 in Washington, DC. (AFP photo)
Le Premier ministre irakien, Haïder al-Abadi, est accueilli par l’ancien ministre iranien de l’Industrie, des Mines et du Commerce, Mohammad Reza Nematzadeh, le 21 juin 2017 à Téhéran. ©IRNA

L’Irak va abandonner le dollar dans les transactions avec l’Iran en raison des sanctions américaines contre Téhéran, a déclaré le jeudi 9 août le représentant officiel du gouvernement irakien Saad al-Hadissi lors d’une interview avec RIA Novosti.

« Les sanctions auront principalement un impact sur les transferts d’argent et les transactions bancaires en dollars américains. Les deux parties ne doivent pas utiliser le dollar », a déclaré le porte-parole du gouvernement irakien.

Pour sa part, le président de la Chambre de commerce irano-irakienne a déclaré ce vendredi 10 août que le commerce entre Téhéran et Baghdad ne repose pas sur le dollar, ajoutant que les deux pays travaillent avec le dinar irakien et le rial iranien.

Yahya Al Ishaq a précisé que le commerce entre l’Iran et l’Irak était basé sur des accords solides et qu’il ne serait pas affecté par les propos prononcés par certains politiciens irakiens sous la pression des autorités américaines.

« Le volume de commerce entre les deux pays était de 12 milliards de dollars en 2017 et atteindra 20 milliards de dollars pour l’année 2018 », a-t-il ajouté.

Saad al-Hadissi a cependant qualifié les sanctions américaines « d’erreur flagrante » qui ne résoudra rien.

Suite à l’annonce du président américain concernant les sanctions anti-Iran, plusieurs pays, dont les autres signataires de l’accord nucléaire connu sous le nom de Plan global d’action conjoint (PGAC), ont qualifié d’erreur les mesures des États-Unis contre Téhéran et ont déclaré qu’ils ne suivraient pas les diktats américains.

Dans ce contexte, le Premier ministre irakien avait dit le mardi 7 août que son gouvernement était contre les sanctions injustes que l’administration Trump imposait à la République islamique d’Iran, mais que Bagdad n’aurait d’autre choix que de les respecter.

Depuis lors, différentes personnalités irakiennes ont critiqué la position d’al-Abadi et exprimé leur solidarité avec la République islamique d’Iran.

Dans une dernière réaction, l’éminent religieux irakien Muqtada Sadr, se référant aux sanctions injustes américaines contre l’Iran, a déclaré : « Si les États-Unis n’abandonnent pas cette décision, nous ne resterons pas les bras croisés. »

Dans ce droit fil, l’adjoint de Muqtada al-Sadr a affirmé que la défense armée de la République islamique d’Iran est un devoir religieux.

Par ailleurs, lors d’une rencontre hebdomadaire le mercredi 8 août avec les membres de sa fraction, Ammar al-Hakim a également rappelé que l’Iran et l’Irak partagent une longue frontière terrestre de plus de 1 400 kilomètres et que les deux pays ont des intérêts communs et indissociables dans divers domaines « auxquels les Irakiens ne peuvent pas être indifférents ».

« La République islamique d’Iran constitue la profondeur stratégique de l’Irak, j’appelle donc tous les Irakiens à rester aux côtés des Iraniens face aux pressions et aux sanctions américaines », a déclaré Ammar al-Hakim, qui dirige la fraction Hekmat au Parlement irakien.

Le ministère irakien des Affaires étrangères a aussi rendu hommage aux efforts de l’Iran et à son soutien à l’Irak dans le combat antiterroriste en demandant à la communauté internationale d’empêcher les États-Unis d’imposer des sanctions aux Iraniens.

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SOURCE: FRENCH PRESS TV