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Les sanctions trumpiennes sont bien différentes des sanctions obamiennes. Pourquoi?

US Rep. Ilhan Omar (D-MN) (L) talks with Speaker of the House Nancy Pelosi (D-CA) during a rally with fellow Democrats before voting on H.R. 1, or the People Act, on the East Steps of the US Capitol on March 08, 2019 in Washington, DC. (AFP photo)
Donald Trump va-t-il gagner sa guerre contre l'Iran? (Photo d'archives)

Les deux tweets de Trump en faveur d'un dialogue avec les Iraniens ont plutôt laissé dubitatifs ces derniers. En allusion à la reprise des sanctions américaines contre l’Iran, le chef de la diplomatie iranienne a dénoncé le 6 août  l'hypocrisie américaine face à l'Iran. 

«L'administration Trump veut que le monde croie qu'il est préoccupé par le peuple iranien. Pourtant, les toutes premières sanctions qu’elle a imposées ont annulé des licences pour la vente de plus de 200 avions à réaction, sous des prétextes absurdes, mettant en danger les citoyens iraniens ordinaires. L'hypocrisie américaine ne connaît pas de limites », a écrit sur sa page Twitter Mohammad Javad Zarif, le ministre iranien des Affaires étrangères.

Dans un autre tweet posté également le 6 août à l'occasion de l’anniversaire de l’attaque nucléaire américaine contre Hiroshima, M. Zarif a écrit :

« En 1945, les États-Unis sont devenus le seul et unique pays à utiliser des armes nucléaires. (...). 73 ans plus tard - avec un arsenal nucléaire considérablement élargi, ils refusent de le démanteler au mépris de l'engagement du TNP - le militarisme américain n'a pas disparu », ajoute le chef de la Diplomatie iranienne qui fait écho à une vision largement partagée par les Iraniens lesquels remettent en cause la "fiabilité" de l'Amérique à titre d'interlocuteur.

Trump joue la carte de division

L'offre de dialogue du président US qui s'est renouvelée à deux reprises avant l'entrée en vigueur des sanctions sans toutefois impressionner les Iraniens fait l'objet d'une récente analyse israélienne. Le Think Tank israélien Beguin-Sadat y revient et affirme qu'il s'agit effectivement d'une manoeuvre de diversion "destinée à diviser les rangs des Iraniens" : " Bien avant son arrivée à la Maison-Blanche, le conseiller pour la sécurité de Trump, John Bolton avait cette idée en tête. Pour lui, le message d'ouverture de Trump qui n'est par ailleurs fondé sur aucun désir réel devrait diviser les rangs des Iraniens. Trump n'a aucun intérêt à ce que l'Iran qui continue à le défier partout au Moyen-Orient se mette à la table des négociations avec lui puisque les Iraniens ne négocient que d'égal à égal. Étant un bon négociant, Trump devra avant toute tentative affaiblir l'adversaire". 

Plus loin dans son analyse, le Think Tank affirme qu'en dépit de toutes les précautions prises par Trump et ses conseillers en vue que le retrait US soit accepté, mais leur logique n'a pas été porteuse: En affirmant vouloir rencontrer Rohani, Trump a tenté en réalité d'amortir le coup et réparer l'image particulièrement écornée de l'Amérique auprès des Européens , de la Russie, de la Chine au sujet de l'Iran. Il est vrai que les sanctions trumpiennes contre l'Iran sont bien différentes de celles d'Obama. Obama a eu l'intelligence de liguer le monde contre l'Iran, Trump, lui, est parvenu à liguer le monde contre l'Amérique. Et les Iraniens jouent à merveille de ce défaut de cuirasse."

Au plus fort de l'escalade verbale entre Téhéran et Washington, l'Iran a doublé ses ventes de pétrole à l'Inde. La Chine a multiplié ses commandes et la Turquie a raffermi son cahier d'achat de gaz. Quant aux Européens qui se sentent totalement désarmés, les tentatives de débrouillage se multiplient. La loi antiblocage est activée pour la première fois depuis des décennies, preuve que l'opinion européenne ne suit plus l'Amérique. En tout état de cause, la tâche s'annonce bien difficile pour Trump et a déjà jeté l'ombre sur ce qu'il croyait être l’apogée de sa carrière politique : l'affaire nord-coréenne. Et d'ailleurs le ministre nord-coréen des AE est attendu à Téhéran où les parties ont une bonne expérience à échanger en ce qui concerne les modalités et les manières de neutraliser les coups de Trump.   

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SOURCE: FRENCH PRESS TV