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Comment les USA cherchent-ils à avoir le monopole du gaz

US Rep. Ilhan Omar (D-MN) (L) talks with Speaker of the House Nancy Pelosi (D-CA) during a rally with fellow Democrats before voting on H.R. 1, or the People Act, on the East Steps of the US Capitol on March 08, 2019 in Washington, DC. (AFP photo)
Le président russe Vladimir Poutine (D), le porte-parole du Kremlin Dmitri Peskov (C), le Premier ministre russe Dmitri Medvedev, avant une rencontre avec la chancelière allemande Angela Merkel, à Sotchi, le 18 mai 2018. ©AFP

Quand Donald Trump, lors d’un petit-déjeuner de travail avec le secrétaire général de l'OTAN Jens Stoltenberg, le 11 juillet, a ouvert les hostilités en s’en prenant à l’achat du gaz russe par les pays européens et au projet de développement du gazoduc Nord Stream, les actifs sur le marché de l'énergie ont compris que le président américain cherchait à perturber l'ordre établi et imposer au marché de nouvelles règles qui pourront garantir la gouvernance américaine dans ce domaine.

L'hostilité américaine envers le marché du gaz russe en Europe est dans la même veine que l'installation d'un système de défense antimissile en Pologne et en République tchèque. La domination des entreprises affiliées au Kremlin sur le marché européen du gaz est étroitement liée à la sécurité nationale de la Russie.

Les États-Unis ont débuté leur attaque en s'emparant du marché du gaz naturel liquéfié (GNL) en Europe de l'Est. En 2017, le Polish Oil and Gas Company Group (PGNiG) a signé avec Centrica LNG Company Limited (Centrica) un contrat de cinq ans pour un approvisionnement en GNL en provenance du terminal de GNL de Sabine Pass, aux États-Unis. Les autorités polonaises avaient déclaré que la Pologne ne serait jamais dépendante des Russes dans son approvisionnement en gaz.

La Pologne veut s’affranchir du gaz russe, mais elle met tout en œuvre pour bloquer Nord Stream 2, le projet de gazoduc entre la Russie et l’Allemagne, car elle pense qu’il donnerait un monopole au géant russe Gazprom sur le gaz en Europe et bloquerait tous les nouveaux investissements. Or, elle a décidé de ne pas renouveler son contrat d’achat de gaz russe qui arrivera à terme en 2022. Parallèlement, la Lituanie a également rejoint un certain nombre de pays qui veulent s’approvisionner en GNL en provenance des États-Unis, qui dans le cadre d’un programme à long terme, a placé le développement de leurs sites de liquéfaction de gaz parmi les priorités de l’administration.

Pour augmenter leur capacité d'exportation de gaz, cinq unités de liquéfaction sont en cours de construction avec une capacité totale de 7,5 milliards de pieds cubes, et ils devraient être mis en fonction d’ici 2019. La construction de quatre autres unités d'une capacité approximative de 7 milliards de pieds cubes par jour a été ratifiée, mais leur construction n'a pas encore commencé.

En conséquence, à l'horizon de 2025, le volume annuel total des exportations de GNL américain atteindra les 200 milliards de mètres cubes : les États-Unis deviendront ainsi le leader mondial de GNL.

En revanche, la Russie essaye de contrer la pression américaine en vendant son gaz à des prix bas. Vladimir Poutine a émis un décret à destination de Gazprom stipulant que le géant russe pouvait vendre son GNL produit dans les usines de GNL dans le cadre des projets Baltic LNG et Sakhaline-2, à des prix imbattables.

Gazprom, avec la participation de la compagnie Shell, a lancé le projet Baltic LNG à Leningrad.

Entre-temps, les États-Unis envisagent d'utiliser l’arme des sanctions unilatérales pour contrer les projets pétroliers et gaziers russes. Plusieurs responsables des sociétés pétrolières et gazières russes figurent déjà sur la liste noire du Trésor américain qui envisage aussi de sanctionner le projet Nord Stream en vertu de la « Loi contre les adversaires de l'Amérique » (CAATSA).

En plus de cibler le marché russe, les États-Unis cherchent à supprimer l'Iran du marché énergétique mondial. Contrairement à la Russie, en raison de sa consommation intérieure élevée, l'Iran n'a pas une présence significative sur le marché du gaz. La suppression du pétrole iranien peut être un objectif phare pour les Américains.

Or, avec la visite d'Ali Akbar Velayati, envoyé spécial du président iranien et du Guide suprême de la Révolution islamique, à Moscou, où de nouvelles propositions dans le domaine de l’énergie ont été formulées, une alliance semble plus probable que jamais. Il a été question de l'investissement de 50 milliards de dollars de la Russie dans le secteur de l'énergie, et Alexandre Novak a parlé de la possibilité de l’échange du pétrole iranien avec des produits russes.

 

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SOURCE: FRENCH PRESS TV