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Une coopération Iran/Russie pourra changer la donne en faveur de l'ordre multipolaire

US Rep. Ilhan Omar (D-MN) (L) talks with Speaker of the House Nancy Pelosi (D-CA) during a rally with fellow Democrats before voting on H.R. 1, or the People Act, on the East Steps of the US Capitol on March 08, 2019 in Washington, DC. (AFP photo)
Le Leader de la RII (D) et le président russe (Photo d'archives)

Selon Sputnik, l'émissaire iranien en Russie, Ali Akbar Velayati, a été reçu jeudi 12 juillet à la résidence du président Poutine à Novo-Ogaryovo dans le nord ouest de la capitale russe, Moscou. À cette rencontre assistaient outre l'ambassadeur iranien, le ministre russe des Affaires étrangères. Juste avant cette rencontre, Velayati, porteur du message du Leader de la RI à l'adresse de M. Poutine, a évoqué le caractère "exemplaire" de la coopération de l'Iran avec la Russie en Syrie. "C'est une coopération qui s'inscrit dans un cadre stratégique et de long terme", estime Velayati.

Mais que contient le message iranien? 

Le haut diplomate iranien et conseiller du président du Parlement pour les Affaires internationales, Hossein Amir-Abdollahiyan, est revenu sur le contenu du message qui est apte à ouvrir la voie à un "rapprochement sans précédent irano-russe", au moment, "la nécessité de faire face aux menaces et aux sanctions" qui visent l'Iran et la Russe pèse de tout son poids.

« La lutte pour réduire les effets des sanctions US qui frappent l'Iran et la Russie est l'un des domaines de coopération qui s'offre à nos deux pays. Le succès d'une entreprise irano-russe dans ce domaine pourrait changer la donne et remettre en cause l'arme de prédilection des Américains à savoir les sanctions : le processus de dé-dollarisation illustre d'ailleurs nos efforts conjoints dans ce domaine», a déclaré le diplomate.

Hossein Amir-Abdollahian, conseiller du président du Parlement iranien pour les Affaires internationales. (Archives)

Un autre terrain d'entente et de coopération est bien évidemment la sécurité et la stabilité au Moyen-Orient qui touche directement les intérêts de l'Iran et de la Russie : "il faudrait un "dialogue constant et de haut niveau de part et d'autres", susceptible de contribuer au rapprochement de nos points de vue dans tous les dossiers qui touchent de près ou de loin la stabilité et la sécurité du Moyen-Orient. Il y va de notre stratégie commune censée contrer les politiques hostiles des États-Unis et de leurs alliés contre l'Iran et la Russie », a affirmé Amir-Abdollahian.

Selon le parlementaire iranien, "le message personnel du Leader de la Révolution islamique au président Poutine prend un sens bien particulier dans le contexte actuel de la région" : "C'est une occasion pour les deux pays de faire face aux menaces et aux sanctions communes dans une logique synergique".

L'Ayatollah Ali Khamenei, Leader de la RII.(Archives)

Les dirigeants de la RII et de la Russie envisagent de développer leurs coopérations

Plus loin dans ses propos, Amir-Abdollahiyan a évoqué la "réticence" de certaines parties en Iran et en Russie face à la perspective d'un approfondissement des liens Téhéran-Moscou : « Malgré ces oppositions, ni l'Iran ni la Russie ne peuvent ignorer à quel point est nécessaire l'émergence d'un bloc oriental capable d’imposer la multipolaire dans les relations internationales. Il s'agit d'une occasion historique qui se présente à l'Iran et à la Russie pour inverser une bonne fois pour tout, la donne en faveur de l'Est et ce serait une erreur historique que de laisser passer une si grande occasion". 

Plus loin dans ses propos, le vice-président du Parlement iranien a abordé la question du boycott pétrolier de l'Iran : "Certaines informations laissent croire à une coopération Russie/Arabie saoudite destinée à récompenser le manque du pétrole iranien sur le marché. C'est une vision étriquée des choses dans la mesure où l'équilibre énergétique mondial ne peut se passer de l'Iran. Nous nous attendons plutôt à ce que nos amis à Moscou agissent dans le sens d'une stérilisation des effets de sanctions US qui ciblent invariablement Téhéran, Moscou, Pékin, voire l'Europe, dès que l'Amérique le décide". 

L'Iran restera en Syrie

Évoquant la visite de Netanyahu à Moscou, et sa requête auprès des autorités russes, le diplomate a souligné : « Comme l'ont fait remarquer des responsables russes, le retrait des conseillers iraniens de Syrie est une question qui ne regarde que Damas et Téhéran. C'est une question qui relève de la sécurité des deux États et qui par conséquent, ne peut faire l'objet d'aucune d'intercession. Et d'ailleurs, les autorités russes notamment le représentant du président Poutine pour les affaires du Moyen Orient se sont bien expliqués la-dessus. Pour eux, la présence iranienne en Syrie est un facteur de stabilisation et elle est indispensable à ce titre. Tout discours qui aille dans un sens contraire me semble plutôt être dirigé contre d'excellentes coopérations irano-russes en Syrie".

Plus loin, Amir-Abdollahiyan a évoqué la perspective d'une union eurasiatique au sein de la quelle l'Iran a tout son rôle à jouer : « Ces dernières années, l'Iran a participé à des réunions internationales où la Russie a joué un rôle de premier plan. Celle de l'Organisation de coopération de Shanghai ou celle des présidents des parlements des pays eurasiatiques en font partie. C'est nécessaire pour contrer l’approche agressive des États-Unis. Et puis les effets de renforcer des liens eurasiatiques dépasse largement la politique pour toucher le commerce, l'économie et la géopolitique". 

 

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SOURCE: FRENCH PRESS TV