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Pompeo quitte la Corée du Nord les mains vides, laissant aux États-Unis trois options

US Rep. Ilhan Omar (D-MN) (L) talks with Speaker of the House Nancy Pelosi (D-CA) during a rally with fellow Democrats before voting on H.R. 1, or the People Act, on the East Steps of the US Capitol on March 08, 2019 in Washington, DC. (AFP photo)
Le secrétaire d'État américain Mike Pompeo (C), à Pyongyang, le 6 juillet 2018. ©AFP

Les États-Unis ont atteint un tournant dans leurs relations avec la Corée du Nord qui ressemble de plus en plus à une impasse. L'administration Trump se retrouve face à trois options.

Le secrétaire d'État américain Mike Pompeo n'a apparemment pas obtenu une seule concession de la Corée du Nord après deux jours de négociations les 6 et 7 juillet dans la capitale nord-coréenne.

En fait, il semble que les deux parties ne peuvent pas même s'entendre sur ce qui a été discuté ou sur la façon dont les pourparlers se sont déroulés. Pyongyang a même menacé d'abandonner ses engagements concernant la dénucléarisation du pays.

Contrairement à Mike Pompeo, qui a décrit les négociations avec Pyongyang comme « très constructives », Pyongyang les a qualifiées de « regrettables ».

La Corée du Nord a déclaré que les pourparlers de haut niveau avec une délégation américaine dirigée par le secrétaire d’État américain étaient « regrettables » et accusé Washington d’essayer de faire pression sur le pays pour qu’il abandonne ses armes nucléaires.

La Corée du Nord a déclaré que le résultat des pourparlers était « très préoccupant » parce qu’il a conduit à une « phase dangereuse qui pourrait remettre en question notre volonté de dénucléariser la péninsule, qui était pourtant très ferme ».

Selon la chaîne de télévision américaine Fox News, le voyage décevant du secrétaire d'État américain ne peut signifier qu'une chose: l'administration Trump a atteint le même point que toutes les autres administrations américaines - démocrates et républicaines - ont atteint avec la Corée du Nord. Quand les négociations arrivent au point où la Corée du Nord doit faire des concessions substantielles sur son programme nucléaire, les responsables du Nord quittent la table des négociations.

The New York Times a rapporté samedi: "En privé, M. Pompeo a dit qu'il doutait que M. Kim ne renonce à ses armes nucléaires. Et ces doutes ont été renforcés ces derniers jours par des renseignements montrant que la Corée du Nord, loin de démanteler ses installations d'armement, les a étendues."

Tout cela place l'administration Trump dans une terrible situation. De toute évidence, les États-Unis ont atteint un tournant dans leurs relations avec Kim Jong-un qui ressemble de plus en plus à une impasse.

Trois options se présentent à l’administration Trump d'après Fox News

Option 1: Une attaque militaire américaine d’envergure contre la Corée du Nord pour débarrasser le monde des armes nucléaires de Pyongyang. C'est un jeu très risqué. Il est pratiquement impossible, même pour une armée puissante de détruire les 65 armes nucléaires que la Corée du Nord est censée posséder.

Les bombes nucléaires nord-coréennes sont dispersées dans tout le pays et probablement sous terre. Elles ne peuvent donc pas être détruites lors d'un raid de bombardement sur une seule cible.

À la suite d'une attaque des États-Unis contre le Nord, Kim aurait tout intérêt à contre-attaquer avec toutes les armes nucléaires qui lui restent. Séoul, Tokyo et peut-être même Hawaï et les grandes villes de la côte ouest américaine deviendraient les plus grands cimetières de l'histoire de l'humanité.

Option 2: politique de «pression maximale»

L'idée de cette option serait de couper la Corée du Nord du monde sur le plan diplomatique et économique.

L'ambassadeur des États-Unis auprès des Nations unies, Nikki Haley, appelle à une réunion d'urgence du Conseil de sécurité des États-Unis, exigeant une interdiction complète des exportations vers la Corée du Nord.

Malheureusement, la campagne de pression maximale pourrait être difficile à mettre en place, car elle dépendrait complètement de la Chine, qui n'est pas vraiment satisfaite de l'administration Trump ces derniers jours après que le président Trump a imposé des tarifs douaniers sur les importations chinoises.

Et il y a déjà des preuves sur le fait que Pékin n'appliquera pas les sanctions existantes contre la Corée du Nord pour longtemps.

Option 3: accepter la Corée du Nord comme puissance nucléaire et passer à la menace plus grande qu’est la Chine.

Puisque les États-Unis traitent déjà avec d'autres pays dotés d'armes nucléaires - la Russie, la Chine, la Grande-Bretagne, la France, l'Inde, le Pakistan et Israël - la réalité pourrait obliger Washington à accepter la Corée du Nord comme membre du club nucléaire.

Le président Trump serait sûrement attaqué par les deux camps républicain et démocrate, mais cela permettrait aux États-Unis d'intensifier leurs efforts diplomatiques dans toute l'Asie pour contrer la menace croissante de la Chine.

Mais tout cela a un prix. Le fait d’accepter une Corée du Nord dotée d’armes nucléaires pourrait déclencher une course aux armements dans la région, le Japon et la Corée du Sud pouvant un jour opter pour leurs propres arsenaux d'armes nucléaires et augmenter leurs plates-formes de défense antimissile. Cela pourrait rendre la Chine nerveuse, s'assurant que Pékin construise son arsenal atomique et ses défenses antimissiles.

Quoi qu'il en soit, les analystes ne croient pas que Pyongyang ait l’intention d’abandonner rapidement son programme d’armes nucléaires ou de missiles balistiques.

Pyongyang sait très bien qu’accepter de démanteler son arsenal nucléaire pourrait finalement conduire à la destruction du pays, comme ce fut le cas en Libye.

 

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SOURCE: FRENCH PRESS TV