Le premier vice-président iranien a déclaré que le pays envisageait d'exporter son pétrole via le secteur privé afin de contrecarrer les prochaines sanctions américaines, qui visent principalement à réduire les revenus de la République islamique d’Iran en bloquant ses exportations de pétrole brut.
Lors d’une conférence organisée à l’occasion de la Journée nationale de l’industrie et de la mine à Téhéran dimanche, le vice-président iranien Eshaq Jahangiri a déclaré :
« Les États-Unis visent à réduire les ventes de pétrole de l’Iran. Ils veulent que le pétrole iranien ne soit pas vendu, ce qui est impossible. De telles mesures s’inscrivent dans le cadre d’une guerre psychologique. »
En mai, le président américain Donald Trump a annoncé que les États-Unis se retiraient du Plan global d’action conjoint (PGAC), conclu en 2015 avec l’Iran, et qu’ils réimposeraient les sanctions. Trump avait dit que ces sanctions seraient « au plus haut niveau et qu’elles incluraient une interdiction universelle sur l’achat ou l’acquisition de dollars américains ainsi que des restrictions sur les achats de pétrole brut du pays et l’investissement dans les projets du secteur pétrolier », avait-il dit.
Dans une autre partie de son discours, le vice-président iranien a mis en garde l’Arabie saoudite contre toute volonté de se substituer à lui sur le marché mondial :
« Maintenant ils supplient les Saoudiens d’augmenter leur production de pétrole pour prendre la place de l’Iran sur le marché mondial. Ils pensent que c’est aussi simple que cela, et que d’un seul coup l’Arabie va augmenter sa production de quelques millions de barils par jour. »
« Dans ce combat, tout pays qui voudra prendre la place de l’Iran sur le marché pétrolier sera coupable de haute trahison contre la nation iranienne [...] et en paiera assurément un jour le prix de cette trahison », a ajouté le vice-président iranien.
Trump a assuré, le samedi 30 juin, que l’Arabie saoudite avait, à sa demande, accepté d’augmenter sa production de pétrole, « peut-être de 2.000.000 de barils, pour combler la différence » due aux « tensions et dysfonctionnements en Iran et au Venezuela » et empêcher que les prix augmentent.
« Nous allons assurément faire quelque chose pour mettre en échec ce slogan des États-Unis selon lequel le pétrole de l’Iran doit être endigué », a ainsi réagi le premier vice-président iranien, Eshaq Jahangiri, dans son discours du dimanche 1er juillet.
Selon le premier vice-président de l'Iran Eshaq Jahangiri, du pétrole brut sera vendu par les bourses, de sorte que les entreprises privées pourront l'acheter, puis l'exporter dans le cadre d'un système entièrement transparent.
« L’Iran offrira son pétrole sur le marché boursier et le secteur privé peut acheter et vendre le brut de manière transparente à travers ce marché », a noté M. Jahangiri.
Le département d’État américain a exigé, mardi, de tous les pays, y compris la Chine et l’Inde, gros clients de Téhéran, qu’ils cessent leurs importations de pétrole iranien d’ici le 4 novembre sous peine de s’exposer aux sanctions des États-Unis.
Le ministre iranien du Pétrole, Bijan Zanganeh, a déclaré, le samedi 30 juin, qu’un important projet de raffinerie que le pays a mis en service jeudi l’immuniserait contre les sanctions américaines.
Zanganeh avait affirmé que la République islamique d’Iran n’avait aucune préoccupation majeure concernant les sanctions après la mise en opération de la deuxième phase de la raffinerie de Gulf Star, soulignant que le projet montrait que les pressions extérieures ne fonctionneraient pas sur l’Iran.