« La cote de popularité des autorités de l’Arabie saoudite est au plus bas et elles s’accrochent au pouvoir en recourant à la force et en s’appuyant sur le service de renseignement des États-Unis », a révélé un opposant saoudien.
Dans une conjoncture où les voix s’élèvent, en Arabie saoudite, contre les politiques du roi saoudien et de son fils Mohammed ben Salmane, qui fait cavalier seul et qui impose au pays des dépenses faramineuses pour financer l’offensive militaire contre le Yémen, l’ancien général saoudien Dakhil ben Nasser al-Qahtani, militant et fondateur du mouvement d’opposition « Libération de la Péninsule arabique », a accordé une interview à l’agence de presse iranienne Shahid News.
Dakhil ben Nasser al-Qahtani, qui appartient à la famille al-Qahtan, assumait le poste de commandant de la base aérienne du Roi Abdelaziz à Dhahran, en Arabie saoudite, mais il s’est retiré de l’armée, en 2014, en signe de protestation contre la guerre au Yémen. Il est ensuite devenu un critique farouche des politiques des responsables saoudiens et a mis sur pied le mouvement d’opposition précité.
Il avait jusqu’ici refusé toutes les propositions d’interview sauf celle du quotidien britannique The Guardian. Mais il a accepté d’accorder une interview à Shahid News pour mettre le public iranien au fait des réalités en cours en Arabie saoudite.
Alors qu’on lui demandait pourquoi l’Arabie saoudite voit en l’Iran un ennemi des pays de la région, bien qu’il n’ait jamais attaqué aucun pays depuis la victoire de la Révolution islamique, Dakhil ben Nasser al-Qahtani a déclaré : « C’est de ses propres intérêts que se soucie le régime saoudien, et non pas de ceux de la péninsule arabique. Riyad emboîte le pas aux politiques des États-Unis. Les deux pays ont déjà signé un accord qui garantit le maintien du régime des Saoud au pouvoir au détriment des intérêts des nations de la région. »
Concernant l’émergence du groupe terroriste Daech en Syrie, Dakhil ben Nasser al-Qahtani a souligné : « Lorsque les premières manifestations de protestation ont éclaté en 2011 à Deraa en Syrie, le gouvernement d’Assad et les protestataires sont parvenus à une entente qui permettait au gouvernement de résoudre les problèmes d’une manière pacifique, mais c’est précisément à ce moment-là qu’un grand nombre de prisonniers saoudiens ont été transférés sur le territoire syrien pour y semer le chaos et compliquer la situation. »
L’opposant saoudien a rappelé qu’en Arabie saoudite, les femmes étaient réprimées. Il a ajouté que la plupart des personnes qui avaient été arrêtées, pendant les derniers jours en Arabie saoudite, étaient des femmes.
« Quiconque exprime ses idées sera arrêté et si un internaute retweete un poste antigouvernemental, il sera condamné à cinq ans de prison. Le régime au pouvoir en Arabie saoudite est une autorité despotique qui réprime la nation. La situation du pays s’annonce insupportable, mais les gens restent majoritairement silencieux de crainte pour la vie de leurs familles. Certains ont jeté l’éponge. Mais ceux et celles qui s’expriment et révèlent leurs idées seront condamnés à de la prison ou à l’exil. La tyrannie fait rage et cela rend la vie en Arabie saoudite semblable à une vie en exil », a-t-il réaffirmé.