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Syrie/désarmement des terroristes: un compromis Amman/Moscou, possible ?

US Rep. Ilhan Omar (D-MN) (L) talks with Speaker of the House Nancy Pelosi (D-CA) during a rally with fellow Democrats before voting on H.R. 1, or the People Act, on the East Steps of the US Capitol on March 08, 2019 in Washington, DC. (AFP photo)
Des terroristes dans le sud de la Syrie. (Photo d'archives)

Les responsables jordaniens s'efforcent de remplacer le scénario de « zone de désescalade dans le sud de la Syrie» par un nouveau scénario qu'elle compte mettre en place en collaboration avec la Russie. Reuters fait déjà état de l'échec des pourparlers russo-jordaniens sans que les sources russes confirment l'info. Le clan atlantiste a-t-il peur de ce que le royaume jordanien parvient à un accord sur leur dos avec la Russie? 

Les efforts des responsables militaires jordaniens pour parvenir à un accord avec la Syrie et la Russie dans le sud ont apporté leurs fruits, une trêve de 12 heures ayant été décidée entre la Russie et les groupes armés dans les zones frontalières du nord de la Jordanie.

Le journal Raï al-Youm a écrit que le succès de l’accord obtenu sur le cessez-le-feu a mené à la multiplication des contacts diplomatiques ; le ministre jordanien des Affaires étrangères Ayman Safadi souhaite que de plus larges consultations s’effectuent avec le chef de la diplomatie russe Sergueï Lavrov afin de parvenir à une trêve durable susceptible de préparer le terrain à la mise au point de "points de passage frontaliers" et de "corridors humanitaires". Ces points devront permettre le transit et la mise à l'abri des terroristes de Deraa une fois qu'ils eurent accepté de se désarmer. 

Après l’achèvement des opérations militaires dans l’est de Deraa, les combats s'étendent désormais à l’ouest de la ville, près des frontières israéliennes, ce qui a intensifié les pressions de la part d’Israël sur la Jordanie. Or, Amman a décidé d’appliquer un scénario spécial, avec la collaboration de la Russie, scénario qui prévoit un désarmement des groupes armés en échange des garanties de la part des Russes : Moscou devra assurer l'évacuation des miliciens tout en cessant ses frappes aériennes. Il faut aussi que les terroristes ne fassent, plus l’objet de poursuites judiciaires. Ce scénario ne s’est toujours pas officialisé, mais pour Amman, c’est la meilleure option pour prévenir une escalade sur ses frontières propre à affecter sa sécurité nationale. 

Toujours selon Raï al-Youm, le plan jordanien bénéficie du soutien large des tribus qui vivent dans les régions frontalières syro-jordaniennes. L'armée syrienne vise à reprendre le contrôle du point de passage de Nassib aux termes de ses opérations pour la libération de Deraa. La reddition des terroristes via un cessez-le-feu lui permettra de se diriger plus rapidement vers Quneitra et le Golan.

Un compromis avec la Russie constitue selon Amman, l'unique seule voie qui pourrait contrer l'afflux "migratoire" de la Syrie vers la Jordanie. En effet ce n'est pas uniquement des réfugiés syriens et leurs frais qui inquiètent le royaume. La Jordanie qui a longtemps contribué aux côtés d'Israël et des  États-Unis à la guerre contre l'État syrien, se trouve confrontée à la perspective d'une reprise du contrôle du sud syrien par l'armée syrienne. Cette armée éliminera ou chassera les terroristes qaidistes qui n'auront d'autres choix que de se réfugier en Jordanie et Amman ne veut pas d'un tel risque. Quant aux réfugiés, la Jordanie a, déjà, annoncé qu’elle ne pouvait plus accueillir de réfugiés sur son sol. Le ministre jordanien des Affaires étrangères Ayman Safadi a dit, le mardi 26 juin, que son pays entendait garder fermées ses frontières avec la Syrie. Une chose est sûre : le royaume hachémite se trouve dans une situation fort délicate. Lié par des accords militaires aux États-Unis et à Israël et mis à mal par le deal du siècle, il devra faire en sorte que la guerre ne dépasse pas ses frontières. Seul ennui: un accord avec la Russie en ce sens déplairait à Israël. 

Le ministère russe des Affaires étrangères a annoncé qu’une visite était prévue, le mercredi 4 juillet, à Moscou entre les deux ministres russe et jordanien des Affaires étrangères. Ils doivent se pencher sur des questions régionales, dont la situation en Syrie et surtout l’affaire des « zones de désescalade » dans le sud de la Syrie.

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SOURCE: FRENCH PRESS TV