Le soutien des Etats-Unis aux résidus du groupe terroriste de Daech ne se limite pas à des aides logistiques ni en renseignements, ils peuvent également les épauler militairement, comme ce qui vient de se produire sur les frontières syro-irakiennes, à Abou Kamal à Deir ez-Zor, dans la nuit de dimanche à lundi 18 juin.
Dans un article, le site arabophone iranien, Al-Alam souligne que la frappe meurtrière s'est produite quelques jours après la libération par l’armée syrienne d’une région qui s’étend sur 40 KMS de surface en banlieue ouest de la ville d’al-Mayadine, elle aussi, située sur les frontières de Deir ez-Zor avec la Syrie.
Placé du côté des Américains, l’attaque est plutôt un succès : 22 combattants de la Résistance irakienne, largement impliquée dans des combats contre Daech ont péri tandis que le rempart sécuritaire placé sur la zone frontalière syro-irakienne a pris un coup avec en toile de fond de possibles infiltrations terroristes depuis l'Irak vers la Syrie et vice versa. Les Américains ont ainsi offert une nouvelle fois leur aide aux terroristes de Daech qui guettaient l’occasion pour franchir les frontières.
Mais pourquoi la DCA n'a pas fonctionné?
Deir ez-Zor ne faisant pas partie des zones de désescalades, les DCA russe y sont absentes. Quant à la DCA syrienne, celle-ci est plutôt située sur l'axe ultra stratégique Hama-Damas d'où son absence au moment de l'attaque.
La base visée se trouve sur un vaste étendu situé à 700 mètres des frontières avec l'Irak. C'est une base plutôt exposée du fait de sa mission de surveillance des agissements terroristes de part et d'autre des frontières. Cet emplacement a fait de la base la proie facile des drones US. Le raid est intervenu par ailleurs à peine quelques jours après que le président US eut annoncé que « Washington ne laissera pas l'Iran accéder à la Méditerranée à partir de la Syrie. »
Partant de là, les Etats-Unis viennent donc de franchir un pas : A l'aide des FDS, Forces démocratiques syriennes, ils poussent Daech, retranché dans le désert de Syrie et pilotés depuis leur base à Al-Tanf, à s'approcher d'Abou Kamal et à y multiplier des opérations terroristes contre les positions de la Résistance.
La frappe du 18 juin a été menée par ailleurs après la prise par les FDS de la localité d’al-Dachicha qui se situe à 70 km du sud-est de Hassaké, à une distance d’environ 5 km de la frontière syro-irakienne. Cette prise a fait fuir de nombreux cadres de Daech de la banlieue de Deir ez-Zor. Ceci veut dire très clairement que l'Amérique de Trump cherche à encercler Abou Kamal des deux côtés : aussi bien depuis la rive est de l'Euphrate que depuis le désert de Syrie. Après s'être emparé d'Al-Baghouz (al-Dachicha), les FDS ont réussi à "installer" Daech tout près des positions de l'armée syrienne sur la rive est de l'Euphrate. Entre Daech et l'armée syrienne, il n'y a que le fleuve. Mais cette manoeuvre n'est pas restée sans réponse.
Aussitôt après la courte victoire des FDS, les forces syriennes sont passés à la contre-offensive. En représailles à la prise de la localité al-Dachicha par les FDS, l’armée et ses alliés ont repris le contrôle de plusieurs localités dans le nord et le nord-ouest de la région d'al-Waar; laquelle se trouve au sud-est de Homs. Cette avancée a permis à l'armée syrienne d'avoir en son ligne de mire la base américaine d'al-Tanf. Si Washington ou Tel-Aviv croient pouvoir "se débarrasser de leurs ennemis" via des frappes aux drones, qu'ils se détrompent : la jonction entre l'Irak et la Syrie est la ligne rouge de la Résistance. Les militaires US et de l'Otan basés à Al-Tanf auront intérêt à être désormais sur la qui-vive.