En l'espace d'un mois, la coalition saoudo-émiratie a annoncé, quatre fois, le lancement de l’opération d’al-Hudaydah. Elle avait hâte d’annoncer l’occupation de la bande côtière de l’ouest du Yémen, mais la réalité sur le terrain est autre chose qui ne change pas avec des mensonges médiatiques.
Le prince héritier d’Arabie saoudite Mohammed ben Salmane et celui d’Abou Dhabi Mohammed ben Zayed ben Sultan qui sont sous pression américano-britannique pour terminer l'opération en cours à l'ouest du Yémen, ont demandé à Washington et à Londres un délai pour y arriver jusqu’à la fin du Ramadan. Pourquoi tant de précipitation ? Puisque le président américain Donald Trump envisage de présenter bientôt publiquement le « deal du siècle », un plan pour toute la région du Moyen-Orient dont l’axe pivote sur « la destruction de la cause palestinienne ».
L’offensive a commencé et la coalition pro-Riyad a enregistré du progrès depuis le sud vers le nord de la province d’al-Hudaydah. Bien qu’elle ait réussi à occuper une partie de la bande côtière, toutefois, elle n’a pas pu s’emparer de lieu stratégique. L’objectif annoncé de cette opération consiste à couper l’accès des combattants yéménites à l’ensemble de la bande côtière du Yémen. Le fait d’empêcher le trafic d’armes iraniennes depuis le port d’al-Hudayda n’est qu’un pur mensonge. Il s'agit d'un prétexte pour justifier la présence des USA et de la Grande-Bretagne. L’opération s’est poursuivie, mais aucun acquis important n’a été enregistré jusqu’à la fin du Ramadan où les troupes de la coalition ne sont pas parvenues à entrer dans la ville d’al-Hudaydah.
L’opération est tombée dans l’impasse jusqu’à ce que l’Arabie saoudite et les Émirats arabes unis ont sollicité l’aide des États-Unis. Pour rappel, les USA, la Grande-Bretagne, la France et Israël soutiennent tous cette offensive illégitime.
Cela fait une semaine que la coalition saoudo-émiratie promet l’annonce de l’occupation de l’aéroport d’al-Hudaydad. Finalement, samedi matin, la chaîne d’information Al-Arabiya a posté sur Twitter : « L’aéroport d’al-Hudaydad est sous le contrôle et les travaux de déminage ont déjà commencé. »
Des anciennes images de la tour d’observation de l’aéroport ont même été diffusées, mais 6 heures plus tard, Al-Arabiya reconnaît que l’information du matin était fausse. La chaîne a ensuite tweeté : « Les sources militaires disent que nous allons nous emparer de l’aéroport tôt ou tard ». Cela veut dire que l’information du samedi matin était fausse.
Ansarallah et l’armée yéménite ont laissé, dans un premier, les troupes de la coalition avancer et les ont surpris, dans un second temps, dans les embuscades qu'ils leur avaient tendues.
Une source militaire a confié à Al-Mayadeen que les lignes logistiques des agresseurs avaient été coupées sur trois axes. « Les agresseurs sont assiégés », précise cette source.
Sur tous les axes, leur progression a été freinée et la coalition saoudienne se trouve en désarroi et fait appel aux renforts sur les fronts de Taëz, al-Jawf et Maarib. La coalition pro-Riyad a tenté de s’approcher de l’aéroport d’al-Hudaydah, mais elle a dû rebrousser chemin.
Embourbée depuis un mois dans cette offensive sur la côte occidentale du Yémen, la coalition a perdu 700 de ses effectifs. Elle tente de gagner cette bataille à tout prix.
À vrai dire, les agresseurs s’efforcent d’occuper la bande côtière du Yémen et de toutes ses îles pour s’emparer des côtes de la mer Rouge ; là où quelques navires de guerre de la coalition pro-Riyad ont déjà été visés et détruits par les missiles yéménites.
Neom, le projet de ville futuriste à 500 milliards de dollars de Ben Salmane comprend une partie du nord-est de l’Arabie saoudite, du sud de la Jordanie, du sud-est de l’Égypte et de la bande côtière de la mer Rouge. En vertu de ce projet, les deux îles égyptiennes de Tiran et Sanafir ont été remises à l’Arabie saoudite. L’île soudanaise de Suakin a été louée par la Turquie. Tout cela s’inscrit dans le cadre des préparatifs du « deal du siècle » de Jared Kushner, conseiller et gendre de Donald Trump pour la Palestine. Aucun obstacle stratégique et politique ne doit survivre…
Le soutien de l’Iran aux combattants d’Ansarallah n’est donc qu’un prétexte pour la coalition saoudienne qui vise à investir la côte orientale de la mer Rouge.