Selon le site web Shia News, des désaccords généralisés entre de grands groupes armés dans le sud de la Syrie et, en particulier à Deraa et dans sa banlieue, ont causé de profondes fractures parmi eux.
Le journal syrien Tishreen a rapporté jeudi, en citant des sources de l’opposition syrienne, que les divergences s’intensifiaient dans la ville de Bosra entre les membres de la soi-disant « Brigade de la jeunesse sunnite », certains désirant parvenir à une solution politique en coordination avec le gouvernement syrien et se déplacer vers les « zones de désescalades » avant qu’il ne soit trop tard.
Sous pression du service de renseignement des EAU, Ahmad al-Awdah, le commandant de ladite brigade s’est opposé à cette entente. Car par l’intermédiaire du beau-frère de ce dernier, un homme d’affaires syrien basé aux Émirats, la fédération fournit une aide financière et logistique à la « Brigade de la jeunesse sunnite ».
Une importante fracture divise aussi le plus grand groupe armé installé à Deraa, la Brigade al-Amri, qui est affiliée à l’Armée syrienne libre.
La brigade Ansar al-Sharia a annoncé sa séparation de la Brigade al-Amri et son ralliement au groupe terroriste Jaysh Ahrar al-Ashayer (Armée des tribus libres, créée en 2014 et financée par les États-Unis et la Jordanie), en raison des salaires impayés et d’une pénurie d’armes et de munitions.
Ansar al-Sharia est cantonnée dans la localité de Sama, qui est la ligne de front de l’armée syrienne dans le Sud, laquelle se dirige vers le nord de Deraa, plus exactement vers le village de Deir al-Adas.
Par ailleurs, les sources proches de l’opposition syrienne dans le sud du pays ont fait part que les brigades et les groupes affiliés à l’Armée syrienne libre (ASL) avaient approuvé la remise des armes lourdes à la police militaire russe avec l’accord de la Jordanie.
L’accord demande dans un premier temps aux rebelles de remettre leurs armes à la police du canton où ils se situent. Il met en garde contre le recours à la force tous ceux qui n’acceptent pas la solution politique. Certains groupes et individus armés veulent être transférés dans le nord de la Syrie, à Idlib.
Des pourparlers sont en cours pour transférer des terroristes dans le Nord, et le gouvernement syrien a fourni des douzaines d’autobus qui sont stationnés à Deraa dans le cadre d’un accord sur l’évacuation des zones occupées.
L’agence de presse italienne AKI a récemment fait savoir qu’un accord entre la Syrie et la Jordanie avait été conclu pour la réouverture du passage frontalier de Nassib entre les deux pays. Financée par la Russie et les États-Unis, celle-ci est prévue pour fin 2018.
Selon certaines statistiques, plus de 360 000 terroristes de 93 pays sont présents dans plus de 100 groupes terroristes mêlés au conflit syrien. Ils sont soutenus par l’Arabie saoudite, les Émirats arabes unis, les États-Unis et la Turquie. Mais leurs intérêts divergents en Syrie ont indubitablement créé des lignes de clivages au sein des groupes terroristes qui s’en prennent à la population civile.