Après la retentissante victoire du Hezbollah libanais aux législatives, le succès du Liban à se doter d'un gouvernement qui fonctionne, l'échec à bouter le Hezbollah de la Syrie, les Américains et les Israéliens passent au plan B. Mais en quoi consiste ce nouveau manège?
Le site libanais d’information elNashra s’est penché dans un rapport intitulé « Toute négociation frontalière avec Israël, dangereuse » sur les raisons pour lesquelles il est nécessaire de refuser la proposition américaine d’entamer une négociation entre Beyrouth et Israël sur des questions frontalières.
« Toute négociation à ce propos risquerait d’être interprétée comme une reconnaissance implicite par le Liban de la fusion des fermes de Chebaa avec les hauteurs du Golan syrien et de conférer une légitimité à l’occupation de ces deux localités hautement stratégiques par Israël, ce que le Liban n’acceptera jamais », souligne le site libanais.
Le site revient sur la récente proposition US au Liban selon laquelle il est nécessaire que le litige soit résolu via une négociation directe entre Israël et le Liban. "C'est le plan David Shanker qui a succédé à David Satterfield au Département d'État américain, un plan qui invite à des négociations directes entre le Liban et Israël sur toutes les frontières, y compris les fermes de Chebaa, les frontières maritimes et terrestres en laissant de côté toutes les solutions précédentes.
Or cette nouvelle proposition est celle que réclame Israël depuis 2000, et c'est pour cette même raison qu'Israël l’a immédiatement accepté. Les coordination préalables avec Israël sont trop criantes pour pouvoir être niées. C'est un piège pour amputer le Liban des fermes de Chebaa en vue de son annexion par Israël, car à aucun moment dans aucune résolution onusienne, il n'est pas demandé au Liban de négocier ses frontières terrestres.
Des pourparlers directs entre le Liban et Israël risqueraient d’être interprétés comme une reconnaissance implicite par le Liban de l’annexion des fermes de Chebaa d'abord aux hauteurs du Golan syrien puis à Israël. C'est en quelque sorte de conférer une légitimité à l’occupation de ces deux localités par Israël, ce que le Liban n’acceptera jamais. Non signataire de la Convention de 1982 sur les droits maritimes, le Liban qui en est membre a parfaitement le droit de faire appel à une partie tierce pour se faire restituer son espace maritime qu'occupe Israël. Mais cette partie tierce ne peut surement pas être les Etats-Unis car la neutralité est le principe même de la médiation. Or les Américains sont tout sauf être neutre quand il s'agit d'Israël".