Les Kurdes syriens qui se sont vus trahis par les États-Unis, après l’accord du 4 juin avec la Turquie sur l’avenir de la ville syrienne à majorité kurde de Manbij, ont fini par décider d’entamer des négociations sans préalable avec le gouvernement syrien. N'est-il pas un peu tard?
La co-présidente du Conseil démocratique syrien, Mme Ilham Ahmad, a déclaré à la chaîne Al-Mayadeen que le Conseil s’apprêtait à envoyer une délégation kurde à Damas pour entamer des négociations inconditionnelles avec le gouvernement.
La décision a été prise après que le chef de la diplomatie turque, Mevlüt Çavusoglu, a fait part d'un progrès considérable dans les pourparlers avec la partie américaine au sujet du sort des milices kurdes à Manbij.
Suite au récent accord américano-turc, les Unités de protection du peuple (YPG) ont annoncé leur retrait de la ville.
Le ministre turc avait souligné qu’en cas d'une entente sur une feuille de route appelée à stabiliser la situation à Manbij, elle pourrait être mise en place pour d’autres enclaves kurdes sur le territoire syrien.
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La diplomatie syrienne a réagi à l'accord entre Ankara et Washington où fait défaut le principe du respect de l'intégrité territoriale de la Syrie.
Walid al-Mouallem, ministre syrien des Affaires étrangères, a rétorqué que ni les États-Unis ni la Turquie n’avaient le droit de négocier sur l'avenir d'une ville syrienne. "Il revient au gouvernement syrien de libérer toutes les zones occupées conformément à des priorités prédéfinies", a-t-il souligné.