Depuis le début mai, les États-Unis et leurs sbires saoudiens et émiratis travaillent à un plan : occuper la côte ouest du Yémen et surtout le port stratégique d'al-Hudaydah. Pas plus tard que le mardi 29 mai, le secrétaire à la Défense Us, James Mattis, accusait encore l'Iran d'être derrière l'attaque au missile du 2 avril qui a visé un pétrolier saoudien dans le détroit de Bab el-Mandeb. C'est que l'Amérique est désormais en guerre ouverte contre l'armée et Ansarallah yéménite et qu'elle veut, ni plus ni moins, le détroit et le port à la fois. Il est peut-être le temps que les Chinois, plantés non loin de là, à Djibouti, tournent les yeux vers le Yémen. Car c'est dans l'objectif entre autres de les contrer, que les Américains se sont engagés directement dans la guerre au Yémen.
Le site www.ttu.fr, relevait récemment le cahier de commande trop chargé du Pentagone pour le mois d'avril qui, "malgré des moyens déjà considérables" avait fait passer "une demande auprès de sociétés de service pour la fourniture de quatre hélicoptères d’évacuation sanitaire dotés de leur propre personnel médical pour soutenir ses opérations au Yémen".
La source ajoutait que le Centre de Commandement US au Yémen ne visait plus Sanaa ou Aden, occupés par Riyad et Abou Dhabi mais bien le port d'al-Hudaydah, dernier port libre du pays que contrôlent les forces yéménites d'Ansarallah. " Dotés de ces moyens, les États-Unis sont ainsi capables d'opérer en mer, d’ajouter à son rythme de bataille pas moins de quatre opérations de destruction/neutralisation simultanées".
Le site révèle aussi que le Pentagone dispose de "plusieurs unités clandestines regroupées au sein de la Task Force, composée d’éléments du FBI et d’officiers de liaison au sein des renseignements intérieurs locaux, ainsi que de camps d’entraînement destinés à former les opérateurs des mercenaires aux procédures d’interventions américaines". Bref, l'oncle Sam a mobilisé toutes ses forces pour en finir avec la résistance yéménite, au terme de trois ans d’enlisement saoudo-émirati au Yémen.
Et pourtant la partie est bien loin d'être gagnée. Ansarallah a mené, le mardi 29 mai, une "opération unique dans son genre" sur la côte ouest yéménite: les drones de la Résistance yéménite sont partis à l'assaut du Centre de Commandement US/Arabie/Émirats à al-Hudaydah. Les batteries de missiles antimissile et la DCA des forces d'occupation ont été détruites au cours de cette offensive qui constitue un tournant.
Cette nouvelle capacité s'ajoute aux capacités balistiques des forces yéménites qui tournent à plein régime. Ce mercredi 30 mai, un missile balistique de type Qaher M-2 a été tiré vers le fief des mercenaires saoudiens dans la région d’al-Labnat à al-Jawf. La précision du tir a permis d'infliger de lourds dégâts humains et matériels aux mercenaires à la solde du régime de Riyad.
Il y a trois jours le leader d'Ansarallah a affirmé que "les Américains pourront commencer la guerre contre al-Hudaydah mais ils ne pourront jamais la gagner".