Le ministre français des Affaires étrangères Jean-Yves Le Drian s’est exprimé, jeudi 10 mai au soir, à l’antenne de la chaîne de télévision française BFM TV au sujet des récentes évolutions au Moyen-Orient.
"Ce qui était à craindre est en train de se réaliser. L'enjeu syrien et l'enjeu iranien sont en train de se confondre, ce qui donne une situation extrêmement tendue. C'est une situation qui devient très dangereuse. La région était déjà très déstabilisée avec la guerre en Syrie et l'annonce du retrait américain de l'accord de Vienne sur le nucléaire iranien a contribué à renforcer cette déstabilisation", a relevé M. Le Drian selon BFM TV.
Le chef de la diplomatie française a prôné la nécessité de maintenir l’accord nucléaire malgré le retrait des États-Unis. « Il n'y a pas de plan B. Il y a le plan A qui est l'accord de Vienne et qu'il convient de respecter. Le plan B, cela veut dire renoncer à tout dialogue, tout accord avec l'Iran », a-t-il dit.
Jean-Yves Le Drian avait auparavant déclaré que son pays était prêt à s’asseoir à la table du dialogue avec l’Iran afin de parvenir à un accord plus global.
Lors d’un entretien téléphonique avec son homologue français Emmanuel Macron, le président iranien Hassan Rohani a déclaré, le mercredi 9 mai, que l’Europe n’avait pas beaucoup de temps pour décider de respecter l’accord nucléaire et faire savoir sa position envers les engagements qu’elle avait pris vis-à-vis de l’Iran.
M. Rohani a martelé que les intérêts de l’Iran devaient être garantis dans l'accord, même sans les États-Unis.
Le président américain Donald Trump a repris, mardi 8 mai, ses accusations infondées contre Téhéran et annoncé le retrait de son pays de l’accord nucléaire, signé en 2015 entre l’Iran et les 5+1.
Cette décision a été critiquée de toutes parts et a suscité une vague de condamnations de la part de différents pays du monde dont la Chine et la Russie ainsi que l’ONU, l’Union européenne et des diplomates modérés des États-Unis.