Le gouvernement soudanais a officiellement annoncé que Khartoum ne s’intéressait plus à participer aux opérations militaires au Yémen.
Le tollé général a poussé le gouvernement de Khartoum à réviser sa participation militaire à la guerre au Yémen. Le gouvernement de ce pays africain envisage, donc, de reconsidérer son rôle et ses devoirs au sein de la coalition pro-Riyad dirigée par l’Arabie saoudite.
Dorénavant les militaires soudanais seront cantonnés à l’aspect logistique et non militaire dans la guerre au Yémen.
En 2015, le Soudan a accepté d’expédier un certain nombre de ses militaires au Yémen en contrepartie des aides financières saoudiennes. Conformément à un bilan publié par l’armée, les pertes sont lourdes. Plus de 412 soldats soudanais dont 14 commandants ont péri et des centaines d’autres ont été blessés. Le Soudan a maintenant décidé de se débarrasser du bourbier yéménite.
La plupart des militaires arabes impliqués dans la guerre du Yémen sont de nationalité soudanaise.
Les voix se sont élevées à l’intérieur du Soudan à cause du nombre de pertes en vie humaine dans cette guerre destructrice du Yémen.
Déçue par les aides saoudiennes, Khartoum voit ses relations avec Riyad battre de l’aile.
En raison de sa déception quant aux aides accordées par l’Arabie saoudite, et le comportement humiliant de ce pays vis-à-vis des Soudanais, le Parlement du pays a appelé le gouvernent à évacuer immédiatement ses forces du Yémen. La semaine dernière Khartoum a officiellement annoncé à Riyad qu’il n’y a aucun intérêt pour le Soudan à participer dans la guerre yéménite et que sa coopération ne se limitera qu’à un soutien logistique.
À la suite de cette prise de position soudanaise, l’ambassadeur saoudien en poste à Khartoum a annoncé dans une conférence de presse que de nouveaux contrats militaires et économiques avaient été signés entre les deux pays.
D’autre part une source bien informée auprès du palais présidentiel soudanais a déclaré que le ministre soudanais du Pétrole et du gaz, Saad Hussein al-Bushra s’était déplacé en Arabie saoudite à la tête d’une délégation économique de haut rang et que les deux parties saoudo-soudanaises s’étaient tombées d’accord sur les importations du pétrole au Soudan pour une durée de 5 ans.
En vertu de l’accord, l’Arabie saoudite exporte au Soudan 1,8 million de tonnes de pétrole par an.
La pénurie de combustible fait partie de l’une des crises économico-sociales au Soudan.
L’Arabie saoudite n’a honoré aucun de ses engagements avec le Soudan, comme la construction de barrages et les investissements dans le secteur agricole de ce pays.
« Le Soudan participe depuis mars 2015 à l’offensive saoudienne au Yémen. Pour plaire à Riyad et à Abou Dhabi, Khartoum a envoyé 4.000 de ses soldats au Yémen, mais l’Arabie saoudite les a considérés comme de simples mercenaires », a écrit Africa Intelligence.