Un éminent expert des questions stratégiques libanaises estime que les résultats des élections législatives dans le pays renforcent le triangle armée/nation/Résistance et traduisent la volonté de la majorité des Libanais de mettre de côté la politique neutre de Beyrouth envers la Syrie.
Amine Mohammad Hotait, professeur d’université et chercheur des questions stratégiques libanaises a rédigé un article pour le journal Al-Binaa dans lequel il a écrit que les élections parlementaires de 2018 ont été un évènement très important aussi bien à l’intérieur du pays qu’à l’extérieur. Même avant le scrutin législatif du dimanche 6 mai, le Liban a été témoin de l’ingérence sans précédent des pays étrangers. Nombreux étaient les pays arabes du bassin du golfe Persique qui ont dépensé de grosses sommes d’argent pour financer les listes rivales de la Résistance représentée par le tandem Amal-Hezbollah « l’Espoir et la Fidélité », à travers le Liban.
Les puissances étrangères tentaient, en effet, de porter un coup dur à la Résistance pour donner un aspect politique, économique et financier, à leur guerre militaire lancée, directement ou indirectement, sous le commandement américano-israélien.
Puisque les ennemis de la Résistance croient en l’importance du rôle des élections pour accéder à leurs objectifs anti-Résistance, ils ont commencé à évaluer les résultats du scrutin libanais, avant l’annonce officielle et définitive des élections. Un ministre israélien du cabinet de Benjamin Netanyahu a avoué que les législatives du 6 mai avaient renforcé l’influence du Hezbollah au Liban, mettant les États-Unis dans une impasse. Un autre ministre du régime israélien a dit que les élections libanaises avaient réconcilié le Liban avec la Résistance.
Tout cela montre bel et bien que l’ennemi a senti le goût amer des résultats du scrutin libanais, mais comment ?
Les récentes élections ont prouvé le fait que la politique empruntée depuis 2005 contre la Résistance et pour l’isolement du Liban par rapport à la Syrie est totalement différente des revendications du peuple du Liban. En réalité, les urnes ont parlé et ont démontré que les Libanais réclamaient un rapprochement avec la Syrie et le retour des figures importantes et célèbres en faveur d’une amitié avec la Syrie.
Le retour fort et puissant du Hezbollah sur le devant de la scène intérieure libanaise traduit clairement l’échec de la politique d’impartialité de Beyrouth envers la Syrie et l’opposition du peuple libanais à une telle politique. Cela va de soi que le premier gouvernement qui sera formé après cette élection doit étudier, d’urgence, ses relations avec Damas.
Lors des élections du 6 mai, les sunnites ont largement soutenu la Résistance, dissipant la théorie selon laquelle les sunnites sont contre le Hezbollah et que les grandes villes du Liban fermeront leur porte sur la Résistance. Le courant du Futur insistait constamment sur le fait qu’il était le seul représentant des sunnites libanais notamment dans les grandes villes à savoir Beyrouth, Saïda et Tripoli. Cependant, les résultats des élections ont prouvé le contraire ; car les députés alliés de la Résistance et ceux des rivaux étaient sur un pied d’égalité dans les grandes villes et le nombre de partisans et d’opposants à la Résistance parmi les sunnites était égal. En d’autres termes, les figures très extrémistes opposées à la Résistance n’ont pas pu l’emporter.
On peut conclure ainsi que le 7 mai 2018 équivaut à 2008 par sa nature et ses effets, enregistrant une page d’or dans l’histoire contemporaine libanaise en soutien à la Résistance, d’où le désespoir et le désarroi d’Israël et de tous les autres régimes anti-Résistance…