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Haaretz met en garde contre la folie subite des hommes d’État israéliens

US Rep. Ilhan Omar (D-MN) (L) talks with Speaker of the House Nancy Pelosi (D-CA) during a rally with fellow Democrats before voting on H.R. 1, or the People Act, on the East Steps of the US Capitol on March 08, 2019 in Washington, DC. (AFP photo)
Le Premier ministre israélien Benyamin Netanyahu à la réunion hebdomadaire de son cabinet à Qods, le 15 avril 2018. ©Reuters

« De Natalie Portman à l’Iran, tous les signes trahissent qu’il manque une case aux autorités israéliennes », a-t-on appris du quotidien israélien Haaretz.  

Le quotidien israélien Haaretz a notamment cité Hannah Arendt, journaliste et philosophe allemande, qui a dit que la folie était une condition préalable à l’imposition d’un régime totalitaire.

Le journal écrit :

« Merci à Twitter ! Sans la décision de ce géant des réseaux sociaux de suspendre le compte du député de la Knesset Bezalel Smotrich, son tweet, dans lequel il avait réclamé que l’adolescente palestinienne Ahed Tamimi se fasse tirer dessus, de préférence dans les genoux, serait passé presque inaperçu. De plus, l’absence totale de réaction des hommes d’État à l’appel d’un député qui avait demandé aux militaires israéliens de commettre ce qui est essentiellement un crime de guerre n’était pas uniquement honteuse, mais plutôt un signe parmi d’autres trahissant la folie dans laquelle sont en train de sombrer subitement les hommes d’État israéliens. De surcroît, personne n’a oublié la réaction hystérique des Israéliens à la décision de Natalie Portman de boycotter la cérémonie de la remise du Prix Genesis pour protester contre la répression des manifestations dans la bande de Gaza. Qu’est-ce donc si ce n’est le signe d’une folie généralisée ? Les Israéliens ont également entendu l’appel d’un député du Likoud, Oren Hazan, réclamant que Natalie Portman soit déchue de sa nationalité israélienne. Pour les observateurs politiques, tous ces signes indiquent qu’il manque une case aux autorités israéliennes. Dans une telle ambiance, il est difficile de croire que les décisions sur les questions les plus importantes soient prises de manière logique et raisonnable.

Est-il vraiment normal que Benyamin Netanyahu, obsédé par l’Iran, pousse Donald Trump à renoncer à l’accord nucléaire, malgré l’opposition de la communauté internationale et le risque du déclenchement d’une guerre régionale ? Est-il normal que le ministre israélien de la Défense [des Affaires militaires, NDLR] menace directement la Russie, comme Avigdor Lieberman l’a fait mardi, comme si Vladimir Poutine ne disposait d’une capacité militaire minime comme c’est le cas du Hamas et de Mahmoud Abbas ?

On peut attribuer cette folie à la paranoïa d’un Premier ministre qui tente de se soustraire à sa mise en examen ou aux effets cumulatifs de 50 ans de déni d’une occupation qui existe pourtant sous le nez d’Israël. Toutefois, les symptômes de cette folie ne sont pas confinés à une seule zone géographique. Depuis que Donald Trump est entré en fonction aux États-Unis, tout le monde doit se pincer chaque jour qui passe pour s’assurer que ses tweets scandaleux sont bien réels et non pas un cauchemar qui se répète régulièrement. »

L’article de Haaretz, publié le mardi 24 avril, continue :

« Reste à savoir s’il s’agit d’un virus collectif ou d’une maladie qui se propage intentionnellement, à des fins malveillantes, car la folie, après tout, est l’une des conditions préalables à l’imposition d’un régime totalitaire. Les mouvements totalitaires tentent de se représenter un monde cohérent, plus adapté aux besoins de l’esprit humain, même plus adapté que la réalité elle-même.

Un jour viendra où le public en aura marre de cette démence imposée par le régime et la rejettera. »

Haaretz a finalement conclu que Benyamin Netanyahu était dirigeant connu pour « déformer les faits, pour s’illusionner et pour fabuler ».   

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SOURCE: FRENCH PRESS TV