Les médias occidentaux ont de manière bien éparse évoqué une fusillade près du palais du prince héritier Ben Salmane dans la nuit de 21 au 22 avril. l'information a été ensuite retirée des réseaux comme si de rien était. Et pourtant, Mohammed Ben Salmane a failli perdre à la fois sa vie et ses rêves de monarque.
Selon les témoins oculaires, une force militaire multinationale privée au service du prince héritier du Royaume wahhabite et soutenue par des forces spéciales américaines, a réussi à mettre un terme, "assez rapidement", à une tentative de putsch militaire, amorcé au sein de l'Armée de terre. Ce serait la Garde Nationale saoudienne qui aurait diligenté le coup de force.
Toujours selon ces sources, ce que les médias saoudiens ont décrit assez tardivement comme un "quadricoptère tentant de s'approcher du palais" avant d'être abattu par "les vaillants gardiens saoudiens" a été en effet une attaque de drones piégés en essaim. Les témoins parlent d'une demi-douzaine d'appareils qui auraient été abattus par la garde personnelle de MBS.
Les hypothèses sur l'identité des commanditaires du coup de force se multiplient : Selon l'une d'entre elles, certains proches de Ben Salmane, auraient essayé de s’opposer par les armes aux projets de privatisation (bradage, NDLR) du géant pétrolier ARAMCO, aux réformes sociales ainsi qu'à la poursuite de la purge menée par le jeune Ben Salmane au sein de la classe dirigeante du pays. Les largesses dont a fait montre MBS au cours de sa visite aux Etats-Unis et en France auraient provoqué la violente colère des grands dignitaires du royaume. Mais au-delà de ces motifs, il y a notamment la poursuite d’une guerre stérile et onéreuse au Yémen qui a porté au grand jour les faiblesses organiques d'une armée saoudienne ultra-équipée et peu efficace.
Les militaires saoudiens sont démoralisées par la tournure des événements au Yémen et l’appui de sociétés mercenaires privées (Blackwater) et de la logistique de l’OTAN ou encore le soutien militaires de Washington, de Tel-Aviv, de Londres, ne peut rien changer à la donne.
Mais qui a sauvé le prince?
Pas les Saoudiens mais une force d’élite superbement armée, formée principalement d’anciens soldats d’élite US, britanniques, australiens, sud-africains, pakistanais, jordaniens, soudanais, marocains, kozovars et népalais.
Selon les médias saoudiens, la garde royale aurait tiré suite au survol du palais royal par un drone civil mais l’intensité du feu et surtout sa durée portent un démenti catégorique à cette version. Les réformes de pacotille du prince ne sont visiblement pas aussi bien accueillies que le laissent croire les médias occidentaux.
Les vrais ennemis de l'intrépide Ben Salmane ne se trouvent peut-être pas ailleurs qu'à l'intérieur des frontières saoudiennes...