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La politique étrangère de Trump, à l'origine de la flambée du prix du pétrole

US Rep. Ilhan Omar (D-MN) (L) talks with Speaker of the House Nancy Pelosi (D-CA) during a rally with fellow Democrats before voting on H.R. 1, or the People Act, on the East Steps of the US Capitol on March 08, 2019 in Washington, DC. (AFP photo)
Le dollar américain menacé face à la flambée du prix du pétrole. ©Reuters/Illustration

Alors que le prix du pétrole brut a fait un bond de 10% en l’espace d’une dizaine de jours, le président américain Donald Trump a pointé un doigt accusateur vers l’OPEP, au lieu de s’interroger sur les conséquences et les effets dévastateurs de la diplomatie américaine, dont et surtout les récentes frappes occidentales commanditées par Washington contre la Syrie, sur cette flambée des prix du brut.

Ces derniers jours, le baril de brut a bondi de 10% pour atteindre son plus haut prix depuis 2014, près de 75 dollars. Quelle a été la réaction du président américain ? Il a tenu pour responsable l’OPEP et ce alors que la hausse du prix du pétrole est, à vue d’œil, liée aux tensions géopolitiques de ces derniers mois, en particulier les frappes du trio USA/France/Grande-Bretagne contre la Syrie, le 14 avril dernier.

Comme à l’accoutumée, il a posté un message sur Twitter dans lequel il a critiqué les politiques de l’OPEP : « On dirait que l'OPEP remet ça. Avec des quantités record de pétrole partout, dont des navires complètement chargés, les cours du pétrole sont maintenus artificiellement très hauts ! Pas bon et ce ne sera pas accepté ! »

Tout comme l'a aussi précisé la chaîne RT, en effet, l’économie américaine est prise en tenaille entre un dollar faible et un pétrole cher. Autrement dit, un prix du pétrole aussi élevé pourrait certainement mettre en péril la politique économique de Donald Trump qui laisse le dollar s’affaiblir en faveur de la production industrielle US.

Il y a un point qui mérite réflexion : les États-Unis ont des relations conflictuelles avec pas mal de pays, grands exportateurs d’hydrocarbure de l’OPEP notamment l’Iran. Les politiques hostiles de Washington à l’égard de l’Iran agitent encore davantage les marchés. Le Venezuela est un autre membre important de l’OPEP qui s’oppose aux politiques US. Avant son limogeage le 13 mars dernier, le secrétaire d’État américain Rex Tillerson menaçait de geler les achats d’hydrocarbures en provenance du Venezuela qui détient les premières réserves pétrolières du monde.  

La politique étrangère américaine qui a eu des effets catastrophiques sur le prix du pétrole, ne peut, malheureusement, pas garantir aux USA le soutien économique de leurs alliés notamment l’Arabie saoudite, qui malgré ses excellentes relations avec les États-Unis, pourrait se rapprocher de la Russie, premier producteur de pétrole brut mondial. C’est ainsi que la puissance du dollar sera mise en cause : de nombreux pays producteurs de pétrole, dont le Venezuela, la Chine et l'Iran, sont résolus à contrer l’hégémonie de la monnaie américaine.

Annonçant, fin février, que les commandes passées en dollar ne seront plus intégrées dans la procédure d’importation, l’Iran a rejoint la Chine, l’Inde et la Russie et franchi une étape cruciale vers la « dé-dollarisation » dans son marché d’importation en le remplaçant par d’autres devises.

Mehdi Kasraeipour, le directeur des Affaires internationales de la Banque centrale d'Iran, a déclaré que cette mesure était entrée en vigueur le mercredi 28 février à la suite d’une lettre envoyée au ministère de l’Industrie des Mines et du Commerce.

 

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SOURCE: FRENCH PRESS TV