Le ministre iranien des Affaires étrangères a déclaré que l’Iran poursuivrait ses activités nucléaires d’un « rythme plus accéléré » au cas où les États-Unis se retireraient de l’accord nucléaire.
Dans une interview dont une partie a été publiée ce samedi 21 avril au matin par le site web Politico, le ministre iranien des Affaires étrangères Mohammad Javad Zarif a déclaré que si l’administration Trump se retirerait de l’accord nucléaire, l’Iran se lancerait dans des activités nucléaires d’un rythme « encore plus accéléré » que par le passé.
Mohammad Javad Zarif, qui s’exprimait dans l’émission « Face the Nation » à diffuser dimanche 22 avril à l’antenne de la chaîne CBS, a réaffirmé que la République islamique d’Iran avait déjà plusieurs options sur la table en cas du retrait des États-Unis de l’accord nucléaire. L’Iran est donc décidé à agir de manière forte si Donald Trump décidait de restituer les sanctions anti-iraniennes.
« Il est clair que la communauté mondiale ne peut pas s’attendre à ce que nous respections un accord qui a été déjà violé », a-t-il réaffirmé.
Que risquent les États-Unis?
Dans une autre partie de son entretien, le chef de la diplomatie iranienne est revenu sur les récents propos de Mike Pompeo qui reconnait que l’Iran n'a jamais cherché à se procurer la bombe atomique, et ce, même avant la conclusion de l’accord nucléaire.
« Un tel aveu est à plusieurs titres signifiant : Pompeo fait là un aveu tardif qui prouve que les sanctions n'ont jamais été fondées ni justifiées. Les États-Unis nous ont imposé des sanctions pour rien et ils veulent à nouveau sanctionner pour rien! ! », a-t-il dit.
Les États-Unis abordent avec complaisance la question de leur retrait de l'accord signé en 2015 mais ils vont vite à la besogne, ponctuent les experts. Alors que le nouveau conseiller à la sécurité nationale de Donald Trump, John Bolton a qualifié vendredi de plus que probable, les sources iraniennes rapportent des pourparlers accélérés entre la Chine et l'Iran pour la construction des "centrales d'énergie nucléaire en Iran".
Selon le député iranien Zonnour, membre de la commission Nucléaire au Parlement iranien, " la Chine n'est pas la seule partie à vouloir entretenir ce genre de partenariat avec l'Iran. Il y a aussi la Russie qui désire s'impliquer davantage dans le secteur nucléaire iranien, construire des réacteurs nucléaires de petites dimensions, à l'heure où l'Iran cherche à développer sa marine. Les petits réacteurs sont largement utilisés dans la construction des navires et des sous-marins.
Lundi, 23 avril, l’Iran accueillera le Symposium des Marines de l'Océan indien, composé de 23 membres et la Force navale stratégique de l’armée iranienne. En se retirant d'un accord qui somme toute, n'a jamais apporté aux Iraniens les fruits escomptés, l'Amérique rendrait un grand service à l'Iran. La perspective d'une marine dotée de bâtiments à propulsion nucléaire est évoquée de plus de plus dans les milieux militaires iraniens.