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Syrie : un conflit direct entre l’Iran et Israël impliquerait les États-Unis et la Russie

US Rep. Ilhan Omar (D-MN) (L) talks with Speaker of the House Nancy Pelosi (D-CA) during a rally with fellow Democrats before voting on H.R. 1, or the People Act, on the East Steps of the US Capitol on March 08, 2019 in Washington, DC. (AFP photo)
Des soldats iraniens défilent lors d’une manœuvre à l’occasion de la Journée de l’armée, le 18 avril 2018 à Téhéran. ©AFP

Le rédacteur en chef du quotidien Rai al-Youm, Abdel Bari Atwan, a rédigé un article au sujet d’une guerre plausible entre l’Iran et Israël.

« L’attaque au missile, lancée par les États-Unis, la France et le Royaume-Uni contre la Syrie, n’a duré que moins d’une heure et n’a rempli qu’un nombre limité des objectifs de ses auteurs, mais les tensions découlant de cette attaque se multiplient.  

En réalité, l’armée israélienne attend une riposte cinglante de l’Iran en réaction à une attaque d’Israël contre la base aérienne T4 ayant tué 14 militaires, dont sept Iraniens. L’armée israélienne a mis en état d’alerte ses forces suite à son attaque au missile contre la base aérienne T4. Selon le quotidien américain The New York Times, le militaire iranien le plus renommé qui a été tué dans l’attaque israélienne s’appelait Mahdi Dehqan, responsable du département des drones de la Force Qods de la République islamique d’Iran », a indiqué Abdel Bari Atwan.

Et d’ajouter :

« Depuis l’échec d’Israël face au Hezbollah libanais en 2000 et en 2006, une guerre par procuration a été déclenchée entre l’Iran et Israël sur les territoires syrien et libanais. Cette guerre, qui ne s’est jamais terminée, risque de se transformer en un conflit direct en face à face, selon Thomas Friedman, journaliste et auteur américain.

Les missiles israéliens ont frappé la base aérienne T4, car Tel-Aviv y voyait un bastion du général Qassem Soleimani, commandant en chef de la Force Qods iranienne. De plus, Tel-Aviv croit que le général Soleimani est prêt à attaquer Israël avec des drones sophistiqués.

Le Premier ministre israélien, Benyamin Netanyahu, a souligné à maintes reprises qu’Israël ne permettrait pas à l’Iran de maintenir sa présence militaire sur le sol syrien. Ces mêmes menaces ont été plusieurs fois reprises par Avigdor Lieberman, ministre israélien des Affaires militaires. Par ailleurs, les capacités de la DCA syrienne, renforcées même pendant les derniers mois par la Russie, préoccupent vivement les commandants militaires israéliens, d’autant plus que la DCA syrienne est arrivée à abattre cinq missiles israéliens, sur l’ensemble des huit missiles tirés sur la base T4. Il semblerait que la base T4 ait été équipée de systèmes de missile antiaériens S-300 après l’attaque au missile qu’avaient lancée les États-Unis, la France et le Royaume-Uni contre des localités près de Damas.   

Il y a deux semaines, le chef d’état-major des forces armées d’Israël, Gadi Eizenkot, a déclaré, à l’antenne d’une chaîne de télévision israélienne, qu’un conflit aurait lieu, d’ici la fin 2018, sur le front du Nord (la Syrie et le Liban). Cela s’ajoute aux propos d’Ali Akbar Velayati, conseiller du Leader de la Révolution islamique, qui avait menacé Israël d’une riposte en réaction à son attaque au missile contre la base T4 et la mort de militaires iraniens. »

Abdel Bari Atwan a réitéré que le déclenchement d’un conflit direct entre l’Iran et Israël sur le sol syrien impliquerait sans aucun doute les États-Unis et la Russie, bien que ces deux superpuissances essaient de faire preuve de retenue. Il est vrai que le président américain pourrait faire des adieux prématurés à la Maison-Blanche en raison de ses scandales sexuels et politiques, mais les commandants de l’armée israélienne chercheront probablement à allumer la mèche de la guerre avant que Trump ne quitte ses fonctions, car aucun autre président ne soutiendra jamais Israël autant que Donald Trump.

« Toute agression militaire israélienne contre l’axe de la Résistance engendrera une réponse sérieuse et cinglante de l’Iran, de la Syrie et du Hezbollah. Le fait qu’Israël s’est contenté de bombarder la base T4 via l’espace aérien du Liban et sans entrer dans le ciel syrien prouve qu’il craignait que ses avions de chasse ne soient abattus par la DCA iranienne, tout comme son F-16 qui a été descendu en février 2018 en Syrie.

Les arsenaux dont disposent l’Iran, le Hezbollah et la Syrie comprennent plusieurs centaines de milliers de missiles de pointe, qui ont la capacité de porter lourdement atteinte au régime israélien et d’assombrir les perspectives des militaires et des citoyens israéliens en cas de déclenchement d’un conflit. »

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SOURCE: FRENCH PRESS TV