Donald Trump a annoncé vendredi 13 avril que des frappes militaires américaines coordonnées avec les forces armées françaises et britanniques étaient en cours en Syrie et ce sous prétexte de répondre à une attaque chimique à Douma et que le camp atlantiste impute au gouvernement syrien. La Syrie a annoncé l'entrée en opération de ses unités de défense anti-aérienne contre l'agresseur et rejette "les mensonges des médias occidentaux sur la réalité de ces frappes".
De fortes explosions ont été entendues vers 4 H (heure locale) à Damas, capitale syrienne. Selon les premières informations en provenance de la capitale syrienne, les frappes auraient visé Damas et Homs alors que la DCA syrienne est entrée en action. Samedi, le gouvernement syrien a énergiquement dénoncé "une violation flagrante" du droit international qui est vouée à l'échec.
Les cibles américaines?
Les médias occidentaux prétendent que les frappes ont visé l'aéroport de Damas ainsi que le centre de recherche Masyaf à Homs mais la TV syrienne a démenti cette information. Toujours selon la TV d'État, un tiers des 30 missiles tirés ont été interceptés par les unités de défense antimissiles syriennes.
Vidéo: la riposte de la DCA syrienne
🔴📽مقابله پدافند موشکی سوریه با تجاوز نظامی آمریکا و متحدان غربیاش/ ارتش #سوریه اعلام کرد تاکنون بیش از ۱۵ موشک را رهگیری و منهدم کرده است. pic.twitter.com/Rv9znoWQ3q
— خبرگزاری فارس (@FarsNews_Agency) April 14, 2018
Sky News arabe, proche de l'Arabie saoudite, évoquent plus de 100 missiles qui se seraient abattus sur neuf cibles différentes. L'information a été rejetée d'emblée par l'armée syrienne. Mais la défense russe évoque elle aussi le chiffre de 100 missiles de croisière tirés.
Selon les sources syriennes, les frappes des États-Unis, de la France et de la Grande-Bretagne auraient été "balistiques". Les avions de combat ont tiré les missiles sans toutefois avoir pénétré l'espace aérienne syrienne. Trois provinces de Homs, de Damas et de Hama se trouvaient dans le viseur. Une trentaine de missiles Tomahawk et de croisière auraient été tirés.
Les sources occidentales affirment de leur côté que la frappe aurait visé le centre de recherche de Barza situé dans la banlieue de Damas, les entrepôts d'armes de l'armée syrienne à 15 miles du centre de la province de Homs, la base de la garde présidentielle et de la 4ème division de l'armée, située elle aussi dans la banlieue de Damas, ainsi que des sites appartenant au Hezbollah.
Parmi ces cibles évoquées, Damas ne confirme que la première. La frappe américaine dont la fin a été annoncé n'a duré que 50 minutes.
Bilan des pertes syriennes
SANA fait pour l'instant l'état de trois blessés à Homs et affirme que seule l'attaque contre le centre de recherche de Barza a provoqué des dégâts. La Grande-Bretagne serait à l'origine de l'attaque contre Homs.
"La DCA syrienne a réussi à intercepter un tiers des missiles tirés et empêché davantage de frappes ennemies, affirme la TV d'Etat. De l'aveu de Sky News, la DCA syrienne aurait détruit plusieurs " drones de la coalition au dessus de la Syrie". Les drones ont pour mission de localiser des cibles à frapper avant que les avions de combat passent à l'action.
Menaces précédent la frappe, l'Otan apporte son soutien
Plus tôt dans la soirée, le président US a décrété l'ordre de frappe tout en menaçant l'Iran et la Russie. À la Russie, il a demandé de renoncer "au chemin obscure sur lequel elle s'est engagée". Il a repris l'ensemble des accusations sans fondement comme quoi le gouvernement Assad aurait procédé à des attaques chimiques à Douma, accusation que lui et ses partenaires français et britanniques peinent à prouver depuis deux semaines. Dans les minutes suivant la frappe US/France/Grande-Bretagne, l'Otan a annoncé soutenir pleinement l'agression.
À peine commencée dans le fracas médiatique occidental, la frappe US/France/Grande-Bretagne aurait pris fin, le secrétaire à la défense James Mattis annonçant qu'il s'agissait des attaques "ponctuelles" contenant un message clair à l'adresse d'Assad et de ses alliés.
La France, supplétif US
La France de Macron a fièrement affiché sa participation à la guerre contre l'État syrien, l'Iran et la Russie. Le chef d'état-major US, le général Joe Dunford, a indiqué que les forces occidentales avaient frappé vendredi à 21H00 (01H00 GMT samedi) trois cibles liées au programme d'armement chimique syrien, l'une près de Damas et les deux autres dans la région de Homs, dans le centre de la Syrie mais qu'à 22H00, ces frappes étaient "terminées". Le chef d'état-major français, le général François Lecointre, était présent lors de la conférence de presse au Pentagone.
Décollage, cette nuit, des forces armées françaises qui interviennent contre l’arsenal chimique clandestin du régime syrien. Déclaration du Président de la République @EmmanuelMacron : https://t.co/HNSK0FmZIO pic.twitter.com/DEAW7R50aC
— Élysée (@Elysee) April 14, 2018
Le général Dunford a indiqué qu'aucune autre opération n'était prévue pour l'instant, précisant que les alliés avaient pris soin d'éviter de toucher les forces russes, massivement présentes dans le pays, et que Moscou n'avait pas été averti à l'avance de l'intervention.
Détails à suivre ...