Un député soudanais du parti Al-Eslah Al-An (Réformer maintenant), a réclamé le retrait des militaires soudanais de la guerre au Yémen.
Lors d’une interview avec Sudan Tribune, Abdul Rahman al-Fuzail a déclaré que "le Soudan s’est engagé dans une coalition qui ne l’avait jamais soutenu et ne le ferait pas non plus dans l’avenir. Mais à part cela, pour des raisons diplomatiques, il ne faudrait pas intervenir dans les affaires intérieures des autres pays. Le Soudan devrait donc retirer ses forces militaires du Yémen".
« Les Houthis (Ansarallah) au Yémen s'en sont pris dans plusieurs tweets à Khartoum, le menaçant d'une offensive balistique. Cela est envisageable. Car, nous sommes complices des crimes de guerre que commet Riyad au Yémen. De plus, notre système de défense antiaérienne n’est pas en mesure de détecter des missiles », a expliqué le député soudanais.
Il a souligné notamment que "si un missile en provenance du Yémen est tiré vers le Soudan, les Saoudiens ne feront que regarder, rien ne sera fait pour renforcer notre système de défense anti-aérienne".
Les autorités soudanaises sont à présent vivement critiquées pour le déploiement des troupes au Yémen dans le cadre d'une offensive militaire d'une coalition menée par Riyad qui poursuit ses crimes de guerre contre des milliers de civils yéménites. Les Soudanais critiquent l’indifférence du régime wahhabite envers le Soudan qui est confronté à une crise économique et à la perte de ses soldats au Yémen.
Convaincu qu’une aide financière de Riyad ne leur serait pas octroyée, les autorités de Khartoum tentent de se rapprocher de plus en plus du Qatar et de la Turquie, a récemment indiqué le site d’actualité Africa Intelligence, évoquant la détérioration des relations entre Riyad et Khartoum.
Depuis mars 2015, le Soudan a dépêché au Yémen 4 000 militaires dont, selon les médias arabes, 412 ont été tués et des centaines d’autres blessés. Cependant, les soldats soudanais sont méprisés par les Saoudiens et qualifiés de mercenaires.
En vue de restituer le pouvoir d'Abd Rabbo Mansour Hadi, le président démissionnaire yéménite en fuite, l’Arabie saoudite et ses alliés dont les Émirats arabes unis, ont lancé, le 26 mars 2015, une campagne militaire contre le Yémen qui subit également un blocus terrestre, aérien et maritime tous azimuts.
Le bilan des dégâts que laissent les Saoudiens derrière eux est lourd: des dizaines de milliers de morts et de blessé, des millions de personnes déplacées et la destruction des infrastructures.
Au départ, la coalition saoudienne avait prétendu avoir surmonté la défense de son adversaire et qu’elle mettrait court à ses opérations quelques semaines plus tard. Mais les trois années de résistance du peuple yéménite lui a donné tort. Riyad appréhende désormais la puissance balistique de l'armée yéménite.