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Une action militaire française en Syrie imaginable

US Rep. Ilhan Omar (D-MN) (L) talks with Speaker of the House Nancy Pelosi (D-CA) during a rally with fellow Democrats before voting on H.R. 1, or the People Act, on the East Steps of the US Capitol on March 08, 2019 in Washington, DC. (AFP photo)
Des forces spéciales françaises en Syrie sont issus de l'armée de terre, de l'air et de la marine (Photo d'illustration). ©AFP

Le 29 mars, le président français a reçu à l'Elysée une délégation des Forces démocratiques de Syrie. À en croire Khaled Issa, qui représente les Kurdes de Syrie en France, Paris serait prêt à s'engager militairement à Manbij pour, dit-il, contrer une offensive turque et en soutien aux Kurdes.

Après avoir provoqué l'ire du président turc qui s'est emporté contre son homologue français, l'Élysée a apporté le lendemain, vendredi 30 mars, des précisions: La France n'entend pas agir militairement dans le nord de la Syrie en dehors du cadre de la coalition internationale.

Khaled Issa, représentant du Rojava en France, dans son bureau parisien. ©DR

Qui ment ?

Selon des sources proches de l'armée syrienne, les Forces spéciales françaises étaient effectivement présentes dans la Ghouta orientale. Après la défaite des terroristes et leur évacuation massive, ces dernières auraient été exfiltrées à bord de voitures diplomatiques vers un pays voisin. Elles seront de retour, plus nombreuses, au nord de la Syrie et en l’occurrence, à Manbij.

En ce sens, ni la déclaration de Khaled Issa ni celle de l'Élysée ne sont fausses; la France maintient effectivement une présence militaire en Syrie. 

Il s'agit là d'une agression qui, au regard du droit international, va à rebours de la souveraineté syrienne. Cette agression est d'ailleurs permanente depuis le début de la guerre contre la Syrie en 2011, à l’exception, disent les sources bien informées, des trois mois de la fin du mandat de Sarkozy, soit la période allant de la libération de Baba Amr (Homs) à la conférence des Amis de la Syrie à Paris.

De quoi cette présence est-elle le signe ? 

Les liens entre les Kurdes séparatistes syriens et l'Élysée allant croissant, la France de Macron semble avoir jeté son dévolu, à l'opposé de ses prédécesseurs qui soutenaient al-Qaïda et Cie (Front al-Nosra, NDR), sur la création d’un « Kurdistan indépendant » dans le nord de la Syrie, qui, suivant les plans américains, a pour nom le « Rojava ». Le Rojava a d'ailleurs son bureau à Paris et il est représenté par Khaled Issa. En attendant, les forces spéciales françaises contribueront au plan américain destiné à provoquer la partition de la Syrie.

L'offre de médiation formulée par Paris entre la Turquie et les Kurdes fait partie d'un subtile jeu de rôle. Réagissant à cette offre, Erdogan a réagi. « Qui êtes-vous pour parler de médiation entre la Turquie et une organisation terroriste (PYD, Parti d'union démocratique, NDLR) ? », a-t-il lancé depuis Ankara à l'adresse de l'Élysée. Sans pour autant convaincre les observateurs qui constatent, depuis le début de l'offensive Rameau d'olivier, avec quelle habilité Ankara fait avancer ses troupes en terre syrienne, aidant ainsi l'Otan et les États-Unis à mieux se concentrer sur le nord-est pétrolifère, à savoir Deir ez-Zor.

Pour ces mêmes observateurs, l'annonce surprise de Trump, vendredi 30 mars, relève de la même logique. Il prétend vouloir retirer ses troupes de la Syrie où l'Amérique n'aurait pas eu accès, comme elle le souhaitait, aux ressources pétrolières. Cette annonce bien trompeuse constitue en effet une manœuvre de diversion qui permettrait à la France et aux autres alliés otaniens de Washington de mieux assurer leur soutien aux FDS, aux PYD et autres proxies locaux.  

Le communiqué publié le 29 mars à l'issu de la rencontre de la délégation du Rojava avec Macron, assure les FDS du soutien de la France, en particulier pour « la stabilisation de la zone de sécurité au nord-est de la Syrie, dans le cadre d’une gouvernance inclusive et équilibrée, afin de prévenir toute résurgence de Daech, dans l’attente d’une solution politique au conflit syrien... »

Une « gouvernance inclusive et équilibrée » !?

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SOURCE: FRENCH PRESS TV