Le chef du Commandement central des forces armées américaines (CENTCOM) a déclaré que le gouvernement syrien est le gagnant de la guerre civile qui se poursuit depuis sept ans, grâce au soutien de la Russie et de l’Iran.
Lors d’une audition devant la commission des forces armées du Sénat, le mardi 13 mars, le général Joseph Votel a rappelé que la politique des États-Unis se fondait sur le départ ou la démission du président syrien, Bachar al-Assad. « Or, le gouvernement de Bachar al-Assad est maintenant plus fort à l’intérieur du pays », a-t-il estimé, en soulignant que le soutien de la Russie et de l’Iran a permis aux forces gouvernementales syriennes de se battre efficacement contre les groupes armés, dont ceux soutenus par les États-Unis. « La Ghouta orientale, près de Damas, et Idlib, dans le nord du pays, sont les seules zones du territoire syrien dont le contrôle échappe pour le moment au gouvernement du président Assad », a-t-il ajouté.
Interrogé par le sénateur Lindsey Graham qui voulait savoir si le général Votel n’exagérait pas quand il parlait d’une victoire de Bachar al-Assad avec le soutien de la Russie et de l’Iran, le chef du CENTCOM n’a pas mâché ses mots : « Je ne pense pas que ce soit une déclaration trop forte. Je pense que Moscou et Téhéran ont fourni au président syrien les moyens de se retrouver dans une position plus forte à ce stade. »
La commission sénatoriale a posé une autre question au général Joseph Votel : « La politique des États-Unis se base-t-elle sur un départ d’Assad ? » Le chef du CENTCOM y a répondu indirectement en disant qu’une possible victoire du gouvernement central de Damas pourrait créer quelques difficultés pour Washington. « Je ne sais pas quelle est la position exacte du gouvernement américain sur une question aussi sensible. Mais à long terme, une victoire d’Assad pourrait créer quelques difficultés en raison des menaces que le Hezbollah ferait peser sur la Jordanie et Israël », a déclaré le général Joseph Votel.