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Avec l'aval du Parlement chinois voire de toute la Chine, Xi Jinping reste président pour toute sa vie

US Rep. Ilhan Omar (D-MN) (L) talks with Speaker of the House Nancy Pelosi (D-CA) during a rally with fellow Democrats before voting on H.R. 1, or the People Act, on the East Steps of the US Capitol on March 08, 2019 in Washington, DC. (AFP photo)
Le président chinois Xi Jinping après avoir reçu le vote du Parlement. ©Xinhua

Les médias occidentaux n'ont pas été tendres avec le pouvoir chinois qui vient de lever la limitation à deux mandats de la présidence. 

Par 2.958 voix pour, deux contre et trois abstentions, les députés de l'Assemblée nationale populaire (ANP) ont ainsi plébiscité lors d'un vote à bulletin secret un changement de la Constitution, qui limitait les mandats présidentiels à deux fois cinq ans. La majorité des deux tiers était requise. La limite de deux mandats était dans la Constitution depuis 1982.

Les critiques occidentales se sont, aussitôt, mises à viser cette décision du Parlement, en la mettant à profit pour critiquer les dérives autocratiques de Xi Jinping, allant par endroit jusqu'à comparer le pays à la Corée du Nord qu'ils décrivent à tors et à travers comme une dictature. Certains journaux ont même cru voir à travers le président Xi Jinping , la réincarnation du fondateur de la République populaire de Chine, Mao Zedong.

Est-ce le cas? 

Les médias chinois ne partagent pas cet avis, car il s'agit après tout du vote massif des députés du Parlement qui à titre de délégués du peuple ont choisi de rendre à l'homme fort de Pékin son plein pouvoir. Le quotidien Global Times a écrit dans son éditorial que les théories politiques occidentales étaient inutiles et désuètes et qui ne s'appliquaient pas à la société chinoise. "Nous sommes sûrs que le maintien du leadership de Xi Jinping est la clé du progrès de la Chine. Le système politique occidental appliqué, ces dernières années, dans les pays en voie de développement, n'a rien apporté d'autre que le désordre et l'anarchie", a écrit le journal en allusion à l’épouvantable expérience de l'exportation de la "démocratie occidentale" via la guerre ou les révolutions colorées au Moyen-Orient ou en Europe de l'est. 

Pour sa part, China Daily a noté que la réforme introduite dans la Constitution n'accordait pas un pouvoir à vie à tous les dirigeants. "Certains en Occident, animés par des idéologies fanatiques sur la Chine, procèdent à de fausses estimations", a écrit le quotidien chinois.

De quoi a peur l'Occident?  

À l'heure où les démocraties occidentales connaissent une crise identitaire, la démarche du parti communiste chinois se veut une réponse au besoin d'un géant qui continue son ascension et qui a des projets clairs et veut se donner les moyens de leur réalisation. 

L'expert français Pascal Boniface le remarquait dans un article : " Avec 89 millions de membres, le PCC représente une force sans aucun équivalent. La légitimité du pouvoir ne réside pourtant pas dans les œuvres de Marx ou de Mao, mais bien dans la réussite économique du pays. Depuis le virage pragmatique opéré par Deng Xiaoping au début des années 1970, 700 millions de Chinois sont sortis de la pauvreté."

Et l'auteur de comparer ainsi toute la différence qui existe entre le système américain et le système chinois, pourtant tous deux soumis au libre échange: " S’il fallait désigner aujourd’hui l’homme le plus puissant du monde, ce serait Xi Jinping. Certes, le PIB des États-Unis est encore nettement supérieur à celui de la Chine. Mais Donald Trump est empêtré dans une série de difficultés intérieures quand Xi Jinping a les mains entièrement libres. En effet, même avec 700 millions d’internautes, le PCC exerce toujours un contrôle étroit de la population et la Chine, à défaut d’être un État totalitaire comme au temps de Mao, demeure un système autoritaire. Xi Jinping profite des difficultés de la démocratie américaine pour souligner les avantages du régime chinois. Contrairement à son homologue américain, le chef de l’État chinois peut ainsi bénéficier d’une vision à long terme des intérêts de son pays. De plus, alors que les États-Unis se sont retirés de l’accord de Paris, signé en décembre 2015, destiné à lutter contre le réchauffement climatique, la Chine apparaît comme le bon élève en la matière". 

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SOURCE: FRENCH PRESS TV