Le Premier ministre israélien Benjamin Netanyahu et sa femme Sara seront interrogés pour la neuvième fois par la police israélienne.
La police dit avoir besoin de deux semaines supplémentaires pour interroger Nir Hefetz, l'ancien assistant de Netanyahu qui a conclu un accord avec la police pour témoigner contre le Premier ministre et sa femme. Ces interrogatoires font partie des enquêtes sur l’affaire Bezeq également connue sous le nom d'Affaire 4000.
Vendredi dernier, Benjamin Netanyahu et son épouse ont été interrogés séparément par les enquêteurs de la police au sujet de l'affaire de corruption de Bezeq, la plus grande compagnie de télécommunications d'Israël.
Shaul Elovitch, patron de Bezeq est suspecté d'avoir participé à un accord de corruption en application duquel Bezeq, l'opérateur de télécommunication numéro 1 en Israël, aurait reçu des avantages réglementaires et financiers du ministère des Communications, que M. Netanyahu dirigeait entre 2014 et 2017 en plus de ses fonctions de Premier ministre.
Des proches de Netanyahu assignés à résidence
— Press TV Français (@PresstvFr) March 5, 2018
Après 14 jours de détention pour une affaire de fraude, deux proches du Premier ministre israélien Benyamin Netanyahu ont été assignés à résidence, ce dimanche 4 mars.https://t.co/CDnF0n819S pic.twitter.com/nugboRfB66
La chaîne d'informations Channel 10 a rapporté jeudi que les investigateurs seraient en possession de correspondances entre Sara Netanyahu et la femme de M. Elovitch semblant impliquer la femme du Premier ministre dans ce scandale naissant.
Le mois dernier, la police israélienne a recommandé la mise en inculpation de Netanyahu pour une série d'affaires de corruption, de fraude et d'abus de confiance dans deux autres affaires, « l'affaire 1000 » et « l'affaire 2000 ».
Dans ce droit fil, des centaines d'Israéliens se sont rassemblés samedi 10 mars sur la place Habima au centre de Tel-Aviv pour une manifestation anti-corruption hebdomadaire contre le Premier ministre Benjamin Netanyahu.
Des manifestants ont brandi des pancartes sur lesquelles était écrit : « Crime Minister » demandant à Netanyahu et à tous les membres corrompus de son cabinet de démissionner de son poste.
Le parti du Premier ministre, le Likoud, a fustigé dans un communiqué les marches de protestation contre Netanyahu et ses ministres, prétendant que le parti de la gauche tentait de semer la discorde parmi les Israéliens.
L’étau se resserre un peu plus autour de Benjamin Netanyahu, notamment accusé d’avoir reçu des pots-de-vin de la part de riches personnalités.
Selon la police, Netanyahu et sa famille se sont vu offrir des cadeaux de la part de personnalités comme le milliardaire James Packer ou encore Arnon Milchan, un producteur israélien à Hollywood.
Le montant des cadeaux s’élève à un million de shekels (environ 230 000 euros) entre 2007 et 2016, sous forme de cigares, bouteilles de champagne et bijoux.
En échange, Benjamin Netanyahu aurait tenté de faire voter une loi fiscale qui aurait profité à Arnon Milchan, tout en essayant de lui obtenir un visa pour les États-Unis et en accordant un traitement de faveur à certaines de ses entreprises.
On parle également de corruption dans le cadre d’un accord secret que Netanyahu a tenté de passer avec le propriétaire du journal israélien Yediot Aharonot, Arnon Moses, pour une couverture favorable de la part de ce journal, le plus grand quotidien israélien payant.
Netanyahu est aussi accusé d’avoir accepté 1 million d’euros de l’escroc et mafieux franco-israélien Arnaud Mimran pour les fonds de sa campagne électorale lors des élections de 2009.
Il y a également des appels pour que Netanyahu fasse l’objet d’une enquête pour son rôle dans un marché d’un milliard de dollars pour l’achat de trois sous-marins auprès du constructeur naval allemand ThyssenKrupp Marine Systems GmbH.