Les ministres du Commerce des 11 pays signataires de l’Accord de partenariat transpacifique ont signé un accord de libre-échange, le jeudi 8 mars, pour rationaliser le commerce et réduire les tarifs quelques heures seulement avant que le président américain Donald Trump n’annonce de nouveaux tarifs sur l’aluminium et l’acier pour protéger les producteurs américains.
Trump a retiré les États-Unis du Partenariat transpacifique l’année dernière, faisant craindre qu’il ne prospère pas, sans le plus influent pays du monde. Mais les 11 membres restants ont continué à avancer, affirmant qu’ils montraient une détermination contre le protectionnisme par le biais du commerce mondial.
Les ministres ont abandonné les dispositions clés que les Américains avaient exigées sur la protection de la propriété intellectuelle, entre autres. Le pacte renégocié signé dans la capitale du Chili a également été rebaptisé Partenariat transpacifique global et progressiste, ou CPTPP.
« En dépit des défis divers et difficiles, le CPTPP est une réalisation historique qui crée des règles du XXIe siècle libres et équitables dans la région de l’Asie-Pacifique », a déclaré le ministre japonais de l’Économie Toshimitsu Motegi lors d’une conférence de presse.
Le pacte qui couvre 500 millions de personnes comprend l’Australie, le Brunei, le Canada, le Chili, le Japon, la Malaisie, le Mexique, la Nouvelle-Zélande, le Pérou, Singapour et le Vietnam, qui représentent ensemble 13 % de l’économie mondiale. Son succès souligne l’isolement des États-Unis sous la rhétorique protectionniste de Trump sur le commerce et sa philosophie de « l’Amérique d’abord ».
« Cela désavantage les États-Unis à la fois d’un point de vue commercial et d’une perspective stratégique plus large », a déclaré Joshua Meltzer, chercheur de la Brookings Institution en charge du programme d’économie mondiale et de développement.
Meltzer a déclaré que la capacité des États-Unis à façonner les règles du commerce dans la région de l’Asie-Pacifique avait « sensiblement diminué ».
Les États-Unis, à l’origine la plus grande économie du TPP, étaient l’un des plus fervents partisans de l’accord commercial avant l’arrivée de Trump. Trump a dit qu’il préfère les accords de pays à pays et cherche à renégocier plusieurs accords commerciaux majeurs, y compris l’Accord de libre-échange nord-américain (ALENA) qui comprend les États-Unis, le Mexique et le Canada.
« C’est un signe fort contre les pressions protectionnistes et en faveur d’un monde ouvert au libre-échange, sans sanctions unilatérales et sans la menace de guerres commerciales », a déclaré le ministre chilien des Affaires étrangères, Heraldo Munoz.
L’Union européenne a déclaré cette semaine qu’elle était prête à riposter contre tarifs de Trump — 25 % sur l’importation d’acier et 10 % sur l’aluminium — en prenant des contre-mesures contre des produits américains emblématiques comme les motos Harley Davidson, Levis et Bourbon.
La menace de l’UE et l’annonce imminente de Trump sur les tarifs devraient intensifier le risque d’une guerre commerciale, dans laquelle les nations essaient de se punir en haussant les taxes sur les biens échangés. Les experts disent que cela tend à nuire à la fois aux pays exportateurs et aux consommateurs des pays importateurs, qui font face à des coûts plus élevés.