Erbil et Bagdad sont sur le point de conclure un accord pour exporter le pétrole du Kirkouk via l’Iran, a déclaré ce jeudi 8 mars un représentant kurde au sein du Parlement irakien cité par ISNA.
Le gouvernement central irakien et le gouvernement régional du Kurdistan ont trouvé un accord sur les modalités d’exportation du pétrole du Kurdistan irakien. Le gouvernement régional du Kurdistan a donné son aval pour que le pétrole destiné aux marchés internationaux soit acheminé via ses pipelines plutôt que par des camions-citernes et transite par la République islamique d’Iran, annonce Nozad Rassoul, député irakien de la fraction de l’Union patriotique du Kurdistan (UPK).
Il est également prévu dans cet accord que rouvrent très prochainement les aéroports d’Erbil et de Souleimaniye, ce qui permettrait ainsi la reprise des vols internationaux.
Lors d’un point de presse, le Premier ministre irakien Haïder al-Abadi a dit avoir bon espoir qu’avant le Nouvel An iranien, soit le 21 mars, une solution sera trouvée pour mettre fin aux problèmes de la rémunération des employés et du personnel des aéroports de la région kurde.
Au cours des trois derniers mois, les organisations locales du Kurdistan irakien ont rencontré maintes difficultés à rémunérer leur personnel, dont le salaire avait pourtant déjà connu une forte baisse. Ce problème a été à l’origine de nombreux rassemblements de protestation cours des derniers mois. De son côté, Bagdad, en faisant valoir que les recettes pétrolières d’Erbil ne lui avaient pas été versées a refusé de payer les employés kurdes.
Autre sujet de discorde entre Bagdad et Erbil : le nombre exact desdits employés. Selon le gouvernement central irakien, de nombreuses personnes inexistantes ont été ajoutées à la liste, et il ne saurait être question de verser les salaires avant que leurs noms n’en soient retirés.
Le 29 septembre dernier, le porte-parole du Premier ministre irakien a annoncé la reprise en mains des aéroports et des points de passage frontaliers du Kurdistan irakien pour en finir avec le fléau de la contrebande et de la corruption. Les tensions entre le gouvernement central de Bagdad et la région autonome du Kurdistan irakien étaient déjà montées d’un cran lorsque Massoud Barzani, le président du gouvernement régional kurde, avait annoncé unilatéralement l’organisation d’un référendum d’indépendance du Kurdistan irakien, sans faire cas des avertissements de Bagdad.