"Washington ne cherche pas à combattre le gouvernement syrien, ni l'Iran encore moins les groupes que Téhéran soutient en Irak et en Syrie".
Mary Waters, assistante du secrétaire d'État américain pour les affaires législatives, a répondu à une lettre du sénateur de Virginie Tim Kane, à l'attention du secrétaire d'État américain Rex Tillerson et du chef du Pentagone James Mattis, lettre qui avait réclamé des explications à propos des bases juridiques de la décision de Washington de maintenir ses militaires en Syrie et ce, pour une durée indéterminée. La lettre porte les marques d'un certain recule de l'administration US par rapport à ses positions ultra-radicales en Syrie :
"Les États-Unis ne cherchent pas à combattre le gouvernement syrien, ni l'Iran encore moins les groupes que l'Iran soutient en Irak et en Syrie. Je suis inquiète de voir le prestige juridique des États-Unis en chute libre à l'intérieur ainsi qu'à l'extérieur des États-Unis car notre présence militaire en Syrie, qui devait se borner à une mission limitée de lutte anti-Daech, se sert de levier de pression contre le gouvernement syrien, contre l'Iran et ses alliés. Cette présence sert également de canal contact pour interagir avec les groupes qui méritent pas d'être contactés ", a écrit Mary Waters dans une lettre, publiée par le quotidien américain The New York Times.
Après avoir assuré que l'administration US ne cherche pas à frapper l'armée syrienne et ses alliés, Mary Waters revient sur la présence militaire US et croit pouvoir la justifier sans avoir besoin d'un feu vert du Congrès : "L'administration US n'a besoin d'aucune nouvelle autorisation pour maintenir ses militaires en Syrie. Et les États-Unis n'hésiteront pas à utiliser la force nécessaire et proportionnelle pour défendre leurs militaires, les forces de la coalition et les forces alliées, engagées dans des opérations contre l'EI [Daech, NDLR] et Al-Qaïda", prétend Mary Waters.
Selon les sources américaines, près de 2 000 militaires US sont actuellement déployés en Syrie alors que presque tous les territoires, qui étaient auparavant contrôlés par le groupe Daech, ont été libérés par l'armée syrienne et ses alliés.
Ces dernières semaines, les forces américaines ont multiplié leurs raids contre les positions de l'armée syrienne et de la Résistance et de la Russie provoquant des dizaines de morts dans les rangs de ces derniers. Selon les analystes, les Américains soufflent chaud et froid dans une Syrie où ils ne cherchent désormais qu'à retarder leur défaite. Un face à face direct avec l'Iran reviendrait trop cher aux Américains aussi bien en Irak qu'en Syrie elle-même.