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À Munich, Zarif a brossé un tableau clair des positions de l'Iran

Le discours du ministre iranien des Affaires étrangères Mohammad Javad Zarif à la Conférence sur la sécurité de Munich, le 18 février 2018. ©IRNA

Face à un Netanyahu hystérique qui brandissait un morceau de métal au-dessus de sa tête, proférant injures et menaces les plus insanes, Zarif a affiché un calme olympien. Muni de son éternel sourire, le soldat Zarif a expliqué posément les positions de l'Iran sans perdre un seul instant son sang froid. À quoi renvoie cette différence de manière et de méthode? L'Iranien est sûr de ce qu'il avance, l'Israélien, non ! 

Des analystes sont revenus sur le discours du chef de la diplomatie iranienne qui a profité de l’occasion présentée par la Conférence sur la sécurité de Munich pour décrire, minutieusement, les positions de la RII sur divers dossiers. 

Le ministre iranien des Affaires étrangères, Mohammad Javad Zarif, à la Conférence sur la sécurité de Munich. ©Getty Images

Sans sentir à aucun moment le besoin de répondre aux allégations et accusations anti-iraniennes de certains intervenants, Zarif a brossé un tableau clair des positions régionales et internationales de son pays. Son discours englobait quelques points essentiels.

Pour le chef de la diplomatie iranienne, l’échec de Daech ne signifie guère la fin de l’extrémisme, car cette idéologie continue toujours à affecter la région. M. Zarif a précisé ensuite que l’Iran aspire à l'émergence d'une région prospère et puissante via des coopérations entre les pays. L'Iran réfute toute forme d'hégémonie, américaine ou israélienne, hégémonie dont rêvent paradoxalement certains pays de la région.

Le ministre iranien n’a pas oublié de rappeler qu’un établissement de la paix élargie dans la région ne serait possible qu’avec des efforts unanimes et communs des gouvernements, ce qui garantirait, d’ailleurs, la sécurité des futures générations. Il a, ainsi, regretté que les puissances militaires ultra-régionales aient toujours pensé à déclencher des guerres pour, prétendument, imposer la paix, faisant fi de toutes les stratégies pacifiques qui peuvent, simplement et réellement, aboutir à cette paix. En réalité, ces puissances cherchent à instaurer une présence militaire permanente dans la région, et pour cela, elles ne cessent de se poser en défenseur de la paix et de la sécurité.

M. Zarfi a déclaré que la région de l’Asie de l'Ouest avait besoin d'une nouvelle structure sécuritaire tridimentionnelle axée sur la coopération régionale, au lieu d’une dépendance envers les pays hors de la région ainsi que sur la présence et la contribution de tous les pays, petits ou grands, et ce, loin de toutes les différences historiques. Cette perspective demande la volonté des dirigeants de tous les pays de la région, exercée dans le cadre du respect mutuel.

L’autre point important à retenir du discours du ministre iranien des Affaires étrangères, c’est son insistance sur la création d’un réseau de coopération sécuritaire commun. M. Zarif a, ainsi, plaidé pour la formation d’un forum de dialogue régional. Une proposition, déjà avancée en 2017 par la RII mais qui est restée sans réponse alors qu’elle aurait pu être une solution adéquate pour dissiper les inquiétudes d’ordre sécuritaire que certains pays  avancent (France à titre d'exemple, NDLR), après la signature du Plan global d’action conjoint. Ce forum de dialogue aurait pu être une occasion pour que l'Iran et ses voisins se mettent à la table de négociations et examiner un mécanisme de garanties sécuritaires mutuelles et éviter ainsi de tomber dans le piège de la course aux armements. Mais de nature optimiste, Zarif ne croit pas pour autant qu'il soit trop tard pour que ce forum voie le jour et qu'il empêche de nouvelles guerres éclater. 

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SOURCE: FRENCH PRESS TV